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Tous mes ex sont décédés

Mon histoire est tragique. Tellement bizarre que certains m’accusent même de sorcellerie.
Je ne souhaite pas dire mon nom mais je sais que mon entourage me reconnaitra.
Dans ma vie j’ai eu 4 hommes et tous sont aujourd’hui décédés.

Mon premier amour s’appelait Rémi. Je l’ai rencontré quand j’avais 17 ans. Nous nous sommes tout de suite aimés. J’étais au Lycée Mamie Faitai de Bingerville, lui au Lycée de garçons de Bingerville. Dès que je l’ai vu, je suis tombée sous son charme. Il était grand de taille, bien bâti et au physique sportif.

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Dès lors, nous avons passé notre temps libre ensemble. Au bout d’un an et demi de relation, Rémi est tombé malade. Un jour, une de ses cousines m’a téléphoné pour me signaler son hospitalisation. Sur le coup, je dois avouer que j’étais soulagée car cela faisait deux jours que j’étais sans nouvelles de lui, je pensais donc qu’il ne voulait plus me voir ou pire, qu’il était tombé amoureux d’une autre fille.
Je suis allée le visiter le jour même. Le garçon que j’ai trouvé dans le lit d’hôpital ne ressemblait plus à mon Rémi. Il avait perdu son sourire habituel et semblait vraiment souffrir.
Chaque deux jours, je me rendais au CHU. Son état ne cessait d’empirer. Au début les docteurs parlaient d’un palu. Mais les traitements ne faisaient aucun effet. Rémi perdait du poids à vu d’œil. Il parlait peu, dormait beaucoup et toussait sans cesse. Deux semaines après son entrée à l’hôpital, Rémi est parti. J’ai appris son décès en arrivant à l’hôpital comme à mon habitude. Lorsque l’infirmière m’a annoncé la nouvelle j’ai cru mourir aussi. J’étais persuadée que j’allais faire ma vie avec Rémi, il était mon soleil.

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Suite à cette grande perte j’étais très déprimée. Je n’avais plus de raison de me lever le matin et il a fallu tout le soutien de ma famille pour que je ne me laisse pas sombrer.

Je continuais d’étudier tant bien que mal. Mes camarades étaient compatissants et bienveillants, en particulier Vanessa, une amie de classe. Nous sommes devenues très complices et je lui rendais souvent visite.

Vanessa avait un grand frère, Yves. Je savais que je lui plaisais. Il venait toujours pour me parler, me taquiner. Il faisait parti des rares personnes à réussir à me rendre joyeuse. Yves était maçon et m’offrait toujours des petits cadeaux.
À force de nous fréquenter j’ai commencé à oublier Rémi et je trouvais Yves de plus en plus séduisant. Et ce qui devait arriver arriva…J’ai perdu ma virginité dans les bras d’Yves lors d’une fabuleuse soirée passée à ses côtés. Je me sentais à nouveau heureuse.
Mais le sort était encore contre moi. Le lendemain de notre première nuit d’amour Vanessa m’a appelle en pleurs pour m’annoncer que son frère venait de tomber d’un immeuble en construction. Il est mort sur le coup.

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J’ai décidé de partir, de quitter Abidjan pour laisser mon chagrin derrière moi et changer de vie. J’ai trouvé un emploi de secrétariat à Yamoussoukro. Petit à petit je me sentais mieux. J’avais un nouvel entourage et personne n’était au courant de mon passé.
Je m’entendais très bien avec Souleymane, mon patron. Il me faisait des avances depuis mon embauche mais j’avais toujours refusé poliment.
Un jour il a remarqué que je me sentais mal. Ce jour là cela faisait quatre ans exactement que Rémi était décédé. Il m’a donc proposé de sortir. Nous avons beaucoup bu et j’ai accepté de passé la nuit chez lui. Je ne souhaitais pas vraiment entamé une relation et il le savait. Nous sommes donc devenus secrètement amants. Souleymane était riche et coureur. Je savais qu’il fréquentait d’autres femmes mais cela ne me dérangeait pas car nous n’avions jamais cherché à officialiser notre relation.

Un matin, Souleymane ne s’est pas présenté au travail. Ce n’était pas son habitude de ne pas prévenir, tous les employés se posaient des questions. Il était injoignable. Après trois jours sans lui nous ne savions plus quoi faire. J’ai décidé de me rendre à son domicile mais personne n’a répondu.
Au bout d’une semaine les gendarmes ont débarqués au bureau pour nous annoncer que le corps de Souleymane avait été retrouvé dans un fossé. Quel choc ce fut de nouveau !

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Quelques jours plus tard nous avons appris qu’il avait été assassiné par le mari d’une de ses conquêtes.

Je me retrouvais de nouveau seule et sans emploi.

Je suis donc retournée vivre en famille à Abidjan. Mes parents étaient choqués d’avoir appris ce décès supplémentaire. J’avais l’impression qu’il me regardait d’un mauvais œil. Je ne sais pas comment la nouvelle s’est répandue mais les ragots ont circulés à mon sujet. On me traitait de sorcière, de maléfique. Je restais dans mon coin.
Et puis j’ai rencontré Wilfried dans un taxi, son taxi. Je venais encore de me faire insulter au quartier et j’avais donc décidé de partir chez une de mes tantes pour changer d’air. Je pleurais sur la banquette arrière de la voiture et Wilfried m’a parlé durant tout le trajet pour me consoler. Il était calme, mature, délicat. Il m’a tout de suite plu. J’ai commencé à y croire encore. Nous avons échangé nos numéros. Après des mois de causeries par messages interposés j’étais totalement amoureuse de lui.
Un an après notre premier baiser nous avons emménagé ensemble. Je suis tombé enceinte et ma fille Marie-Louise est venue au monde. Cet épisode est la plus belle période de ma vie.
J’étais aimée, entourée des deux personnes que j’adorais : Wilfried et ma fille. Nous ne roulions pas sur l’or mais nous étions heureux.
Mais je n’étais pas destinée à un bel avenir. Wilfired a eu un accident de voiture et s’est éteint à son tour.

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Désormais je vis seule, je me bats pour subvenir à mes besoins et ceux de ma fille.

Je ne poserais plus jamais mon regard sur un homme de peur de le voir mourir et d’avoir à nouveau le cœur brisé.
Je témoigne aujourd’hui pour que les gens sachent que la malchance n’est pas sorcellerie. Je n’ai jamais souhaité la mort de quiconque. Je suis et j’ai toujours été la première à en souffrir.

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Lucile Ahoulou

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