Né à Brooklyn, le mouvement alternatif culturel « Afro Punk » se répand depuis 12 ans. Quand on pense Afro, Punk n’est pas le mot associé le plus évident. Et pourtant…Cette mouvance singulière prend de l’ampleur. Le concept ? Marier la culture noire américaine et ses racines africaines au style trash du Punk, son message de révolte, ses piercings, ses crêtes.
Tout commence avec James Spooner un afro-américain amateur de punk-rock. Jusqu’à ce qu’il s’installe à New-York à l’âge de 14 ans, James se sentait isolé dans son amour du rock. Un style jugé inapproprié à sa culture et sa couleur de peau, la communauté noire étant communément associé à la culture Rap, au Gangsta Rap et au Bling-Bling.
A New-York James Spooner découvre qu’il n’est pas le seul à se revendiquer punk et noir. Il part à la rencontre des acteurs du mouvement punk aux États-Unis, sillonne les bars, interroge les artistes, les fans et récolte leurs témoignages. De ces deux années de périple naît un film : « Afropunk : the Rock’n’Roll Nigger Experience », sorti en 2003. L’existence de la culture Afro-Punk y est réaffirmée en tant que véritable pan culturel riche et fruit de l’histoire de la musique noire américaine. On y découvre la filiation ente le punk et les grands rockers noirs comme Chuck Berry ou Jimi Hendrix.
Matthew Morgan, un manager d’artistes et James Spooner s’associent pour créer un festival dédié au mouvement. C’est ainsi que le premier festival Afropunk se tient en 2005 au Brooklyn Academy of Music. Le mouvement se fédère et dispose ainsi d’une plateforme d’expression. Les Afropunk revendiquent enfin leur héritage, prennent part aux débats de société et attirent ainsi de nouveaux adeptes.
À l’heure du numérique le mouvement est aussi représenté sur la toile, notamment par le site du même nom : www.afropunk.com.
Douze ans après le film, le mouvement AfroPunk fait de plus en plus d’émules. Après avoir conquis les Etats-Unis c’est à Paris que s’est posée la scène du festival en 2014 et 2015. Au programme : des artistes représentants la singularité, la modernité et la culture de la différence.
Ici, on défend un monde éveillé, tolérant et progressiste. Lenny Kravitz, Lianne La Havas, D’Angelo, Keziah Jones, Patrice, Wilow Smith ou encore les métalleux du groupe Body Count ont ainsi donné de leur personne.
Afro Punk c’est aussi un dress code à base de coiffures innovantes, de tatouages et de piercings qu’on vous laisse découvrir le long de votre lecture.
Abidjan est dans le mouvement, un groupe fermé “Afropunks de Babi” existe même sur le réseau social Facebook. Avec 126 membres actuellement, la communauté reste largement minoritaire mais qui sait? C’est peut être le début d’une nouvelle tendance dans la capitale ivoirienne…
Pour les Afropunks le prochain rendez-vous c’est à Paris les 4 et 5 Juin 2016, pour le continent africain, on murmure que l’Afrique du Sud pourrait bien être la première escale…
Crédit photo : Driely Schwartz
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