Interrogée par « Envoyé spécial », Kim Willsher a répondu à l’ancien Premier ministre, lundi, après avoir été mentionnée à ses dépens lors de la conférence de presse du candidat.
François Fillon lors d’une conférence de presse, à Paris, le 6 février 2017.
Qualifiant « Envoyé spécial » d’« émission à charge, où on a sciemment pris des morceaux de phrases retirés de leur contexte », François Fillon a tenté une contre-attaque. « La journaliste qui a accompli cette interview s’est manifestée personnellement auprès de mon épouse pour lui dire à quel point elle était choquée de l’usage qui avait été fait des morceaux de cette interview », a-t-il affirmé.
« Je n’ai jamais dit que vous aviez tronqué »
Contactée par les journalistes d' »Envoyé spécial » Yvan Martinet et Tristan Waleckx, la journaliste du Guardian à l’origine de l’interview, Kim Willsher, s’indigne des propos tenus par François Fillon la concernant. « Je n’ai jamais dit à quiconque que vous aviez tronqué, déformé ou pris mes paroles hors de contexte », assure-t-elle, évoquant « un rideau de fumée ».
La journaliste reconnaît avoir envoyé deux e-mails à Penelope Fillon, l’un avant la diffusion d' »Envoyé spécial » et l’autre après. Dans le premier, elle s’est dit « fâchée que quelques éléments de cette interview aient été repris et publiés hors contexte » par Le Canard enchaîné et par Marianne. Dans le second, elle a tenu à indiquer à Penelope Fillon qu’elle n’avait « pas donné » à « Envoyé spécial » les images de l’interview de 2007.
« Je n’ai jamais dit que ce que vous avez présenté est hors contexte », affirme Kim Willsher aux journalistes d' »Envoyé spécial ». « Ce qui est dans l’émission, ce sont les faits, insiste-t-elle. Vous n’avez pas détourné quoi que ce soit, vous avez utilisé les mots que j’ai dit, le contexte de cette interview. »