El Hadji Mamadou Traoré, enseignant en Côte d’Ivoire est aujourd’hui stable financièrement, Mamadou Traoré s’est forgé une solidité financière grâce à ses 180.000 Fcfa gagnés mensuellement comme enseignant. Il conte son histoire.
« Je vais faire part de mon expérience pour aider, surtout les jeunes fonctionnaires et aussi les jeunes enseignants. En 1992, je me suis engagé dans l’enseignement, j’étais un enseignant raccroché. Je faisais partie de la 1ère vague des enseignants raccrochés. En tant qu’enseignant raccroché, je touchais à peine 180.000f. Je suis le fils ainé d’une famille de 22 enfants. Nous étions 24 enfants mais, deux sont mort.
Mon père Django était un pauvre clerc d’huissier qui touchait à peine 50.000f par mois. Je n’étais donc pas ce fils d’homme riche que certains avaient décrit à Boundiali, vu le niveau de vie que j’avais à l’époque. Très tôt, j’ai promis me lancer dans des activités génératrices de revenus pour m’en sortir. Très tôt, j’ai promis me lancer dans des activités génératrices de revenus pour m’en sortir. Très tôt également, j’ai décidé de ne vivre qu’avec ce que je gagnais par mois.
J’ai refusé de jouer les « boss » parce qu’à l’époque on disait que l’enseignant était bien payé. Concernant mes charges familiales, en tant qu’ainé d’une famille de 22 enfants, je me suis imposé un rythme de vie et des priorités pour la prise en charge de ma famille. Je me suis imposé chaque année de soutenir mon père pour la scolarité de mes jeunes frères et sœurs à chaque rentrée, aussi de le soutenir pendant les mois de ramadan, en fonction de mes moyens.
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Je me suis imposé chaque année de payer le bélier de mon père pendant la fête de la tabaski, en fonction de mes moyens.
Et je n’ai jamais derogé à cette règle jusqu’au décès de mon père. À part cela, je ne faisais pas d’interventions régulières et égocentriques au niveau familiale. Quelles insultes n’ai-je pas reçues de la part de mes parents et de mes jeunes frères et sœurs ? On m’a traité de méchant et d’avare parce qu’on ne comprenait pas que, malgré que les professeurs, selon l’imagerie populaire, étaient bien payés, moi je ne puisse pas aller aux delà de ce que je donnais comme argent aux gens. J’ai beau leur expliquer que je n’avais pas l’argent qu’on croyait que j’avais, personne ne m’a cru.
J’ai été copieusement insulté et détesté par mes jeunes frères et sœurs ainsi que certains de mes parents proches. J’ai vécu pendant longtemps avec cette histoire d’homme méchant et d’homme avare. Je n’étais pas le distributeur d’argent que les membres de ma famille attendaient. J’avoue que mon père Django était le seul qui ne me harcelait pas avec cette histoire d’argent quoique souvent, il me regardait bizarrement. Il se battait, comme un beau diable, pour prendre en charge sa grande famille.
J’ai commencé à mettre de côté de l’argent à la Coopec de Boundiali. « j’arrivais à me faire violence pour épargner.
Quand j’ai reçu mon rappel en fin 1993, j’ai mis de côté la somme de 600.000f comme compte bloqué. Et chaque mois, ma banque prélevait sur mon salaire de l’argent pour constituer une épargne mensuelle que je m’étais imposée. Grâce à cette épargne, en 1997, j’avais plus de 2 millions à la Coopec de Boundiali. Et, j’ai intégré le Conseil d’Administration de la Coopec, compte tenu de la somme que j’y avais.
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En tant qu’administrateur de la Coopec de Boundiali, j’ai pu obtenir, comme les autres membres du Conseil d’Administration, un prêt de 5 millions pour une activité lucrative. C’était une faveur que la Coopec de Boundiali a eu à faire à ses administrateurs de l’époque. Je donne l’autorisation à ceux qui le veulent, d’aller se renseigner à la Coopec de Boundiali sur le prêt que j’ai eu en 1997.
Les traces de ce prêt y sont, il y a un autre membre du Conseil d’Administration de la Coopec de Boundiali de l’époque qui a obtenu un prêt. Grâce à ce prêt, il est devenu aujourd’hui un grand opérateur économique de Boundiali que les gens appellent LE PAYSAN. Le PAYSAN est le nom des entreprises de cet opérateur économique. Il pourra témoigner de ce que je dis. C’est avec cette somme de 5 millions que je me suis engagé dans le transport, dans la communication cellulaire avec des cabines téléphoniques partout dans la ville, dans l’ouverture d’un magasin de « popito » et de glace. Je me suis également engagé dans la vente des cassettes et CD.
J’ai même mis en circulation des « pousse-pousse » dans la ville de Boundiali. J’ai mené concomitamment ces activités, que je suivais avec l’appui de certains opérateurs économiques de la ville. Et en 2000, après avoir obtenu des bénéfices de mes affaires, j’ai acheté d’abord une Renault 5 avec mon ami Oka. Ensuite une Peugeot 205, une Mercedes 190.
En 2001, je me suis inscris dans une opération immobilière à Faya afin d’obtenir une Maison. A l’époque, la maison coûtait 20 millions, en Avril 2002, j’avais fini de solder cette maison.
Depuis je me suis engagé dans des activités génératrices de revenus en 1997, je n’ai plus compté sur mon salaire de fonctionnaire pour gérer ma vie. Je me suis régulièrement investi dans des activités génératrices de revenus. Pendant la rébellion par exemple, j’ai ouvert deux stations d’essence. Une à Boundiali et une à Kolia. Mes fournisseurs en carburant étaient feu mon grand frère Zapp et Sanogo Mamadou de SAMA TRANSPORT. LIRE LA SUITE
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