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Interview exclusive : Meiway, Debordo, Illimitic

Silencieux depuis quelques années et loin des spotligths, Meiway revient sur la scène musicale avec ‘‘Illimitic’’, son nouvel album. En exclusivité pour Abidjanshow.com, le Professeur vous parle.

Debordo, le coupé- décalé, le live…, ses projets, Meiway sans limite.

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 Abidjanshow.com : « Illimitic » par ci, « Illimitic » par là. C’est quoi le projet ?

 Meiway: « Illimitic», c’est le nouvel album de Meiway qui vient de ma discographie. C’est cet album qui sera sur le marché le vendredi 23 septembre de façon officielle et qui a commencé à être distribué dans les coulisses de grands distributeurs depuis quelques jours. Voilà.

Abidjanshow.com : Beaucoup de chemins a été parcouru. De « Ayibébou » en 1989 à « Illimitic » en 2016. Ça fait douze albums. Est-ce l’histoire d’une vie ?

meiway3 Meiway: C’est une grâce. Et je rends grâce à Dieu de m’avoir donné longue vie et de m’avoir permis de rester fécond parce qu’après 27 ans de mariage, la ‘’ménopause’’ existe. (Rire). Je reste fécond, j’ai fait un nouveau bébé et je rends grâce à Dieu qu’après 27 ans de mariage, je sois là en train de faire encore des enfants, merci, merci beaucoup à Dieu. Pour revenir encore au plan professionnel, peut-être que c’est mon assiduité au travail qui m’a amené à ça. Je suis quelqu’un qui s’est toujours remis en question, qui a toujours voulu faire mieux que ce qu’il faisait à son époque. Voilà, je suis toujours-là.

Abidjanshow.com : Avec ce côté prolixe de Meiway, quand on arrive en 2016 et qu’on sait qu’il y a un raz de marée avec le coupé décalé et tout ce qui a précédé, on ne se sent pas un peu à côté ?

Meiway: C’est sûr que je me trouve un peu à côté, parce que je me trouve trop fort. (Rire). J’ai l’impression qu’on extrapole un peu autour de tout cela. Vous êtes en train de me comparer à des personnes que j’ai fait rêver. Ces enfants ont eu envie de faire la musique parce qu’ils me voyaient à la télé. Ces enfants ont eu envie de faire la musique parce qu’ils voyaient mes répétitions. Ces enfants ont eu envie de faire la musique parce qu’ils venaient à mes concerts tout petits avec leurs parents. Et ceux-là, vous voulez me comparer à eux ? Comparer des élèves ou des étudiants à leur professeur ? A qui vous faites du mal ? Vous ne faites pas du mal au professeur. J’ai déjà réalisé mes rêves. Et mes enfants, mes élèves, ont-ils déjà réalisé les leurs ? Ça, je ne sais pas.

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Abidjanshow.com : Belle question, je la leur poserai. Maintenant, quand je regarde votre discographie, il y a quelque chose qui me fait m’arrêter. Entre « Eternel » en 2001 et « Golgotha 2004, il y a eu trois ans. Entre « 9ème commandement » et « 900 % zoblazo » en 2006 et « 1000 % zoblazo » en 2009, c’est trois ans, et puis du coup vous poussez un tout petit peu. 2012 « Professeur M 23 » et 2016 « Illimitic », ça fait 4 ans. Y a-t-il une raison à cela ?

meway2Meiway: Il y a forcément une raison. Le monde est en train de basculer. Le milieu de la discographie a basculé. Nous sommes en pleine mutation. Avant, à ton époque, je me souviens encore de cette première émission qu’on a faite toi et moi sur le plateau du studio B de la RTI où paix à son âme le grand Kanté Boubacar vivait encore. On était encore à l’époque des cassettes à bande. On est passé après au CD. Maintenant, on passe au téléchargement, c’est-à-dire que celui qui ne s’adapte pas, sera à côté de la plaque. Moi, je me suis adapté. Et m’adapter, c’est quoi ? C’est qu’à l’époque, je mettais 2 ans entre les albums. Maintenant, c’est un peu plus pour que je sois en conformité avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Et pour les gens de notre âge, il nous faut du temps pour s’y mettre. Les enfants, c’est de leur époque, donc ça va plus vite. Mais nous, on est d’une autre époque. Il nous faut du temps pour nous adapter aux nouvelles technologies. Et je suis un artiste vrai qui fait des albums, pas des singles. Et, faire 16 titres aujourd’hui, dans un studio d’enregistrement, en travaillant avec des musiciens en live, il nous faut beaucoup de temps pour le faire de nos jours, parce qu’on est laissés à nous-mêmes. On est obligé de nous prendre en charge sur tous les plans. Il n’y a plus de producteurs, plus de distributeurs. Il y en a plus. Voilà pourquoi je prends plus de temps pour faire mes albums maintenant. Et je prends surtout plus de temps pour rester fidèle à la qualité de mon travail.

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Abidjanshow.com : Cela signifie-t-il que s’adapter pour Meiway a été plus difficile ?

Meiway: Tous les albums sont très difficiles à réaliser. Il n’y a pas qu’« Illimitic ». Je fais toujours la comparaison avec la maternité. Tout accouchement a été toujours difficile. Que ça soit par césarienne, par péridural ou naturellement, tout accouchement est difficile. Et c’est plus en plus difficile quand on prend de l’âge. Donc raison de plus pour mettre encore plus de temps pour sortir « Illimitic ».

Abidjanshow.com : Tout à l’heure, vous avez évoqué le live, à ce niveau-là, y a-t-il un projet ?

 Meiway: Forcément, on a habitué notre public à des concerts live en fin d’année. Et, justement, je vais ‘‘courcircuiter’’ ABIDJANSHOW.com en stabilisant notre collaboration qui va déboucher sur un concert qu’ABIDJANSHOW.com doit organiser (rire).

Abidjanshow.com : Nous sommes preneurs. On est partant

Meiway. Je crois que ce sera au mois de décembre prochain, à la sortie d’« Illimitic ».

Abidjanshow.com : L’album « Illimitic » ce sera combien de titres ? C’est quoi l’inspiration ? Est-ce qu’il y a un leitmotiv ou un message qui fait qu’on peut identifier l’album à quelque chose de précis ?

 meiway1Meiway: « Illimitic » nouvel album comporte seize titres. Et « Illimitic » c’est le douzième de ma discographie. « Illimitic » pourquoi ? Je démontre par ce titre mon métissage culturel, que la variété, la coloration illimitée de ma musique doit s’imposer. Et pour moi, j’ai souhaité même de façon particulière sur cet album faire des featuring, mais avec des musiciens, pas avec des chanteurs de renom comme tout le monde fait. Pour me démarquer un peu de tout ça. Parce que souvent, on oublie ces gens qui travaillent dans l’ombre. On oublie souvent ces musiciens qui travaillent derrière nous. On oublie même souvent nos encadreurs, nos managers, nos techniciens, nos producteurs, distributeurs etc. Et ces gens qui travaillent énormément pour la réussite de notre travail. Donc j’ai voulu les mettre en avant sur cet album. Et voilà, «Illimitic» pour ça. Et surtout pour aussi, j’insiste-là-dessus, dire que ma musique est une musique sans frontière, une musique d’ouverture, parce que travailler en autarcie, les politiciens en savent quelque chose, ça nous a coûté beaucoup, beaucoup de sang. Alors, si l’exemple doit venir de la culture, de la musique, Meiway est un avant-gardiste.

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Abidjanshow.com : Meiway, on le sait, c’est le travail, le studio, la composition, l’orchestration… C’est aussi, la vidéo, les clips. On se souvient particulièrement des « génies vous parlent ». Y a-t-il quelque chose de spécial pour « Illimitic » ?

Meiway: Ah oui ! Il y a un clip qui est déjà en diffusion sur Youtube qui est le titre ‘’Edja’’. C’est écrit pour rendre hommage aux victimes de l’attentat de Grand-Bassam. Et aussi et surtout pour réhabiliter Bassam. Pour demander à tous ceux qui sont hors de Bassam de revenir à Bassam. Bassam ne doit pas mourir. Et je l’ai déjà dit, dès les premiers instants que si Bassam meurt, c’est la Côte d’Ivoire qui meurt. La Côte d’Ivoire est née à Grand-Bassam. C’est Grand-Bassam qui est la première capitale de ce pays. C’est un appel à la réhabilitation de cette ville. C’est aussi un appel au combat que nous devons mener contre l’ânerie, contre le djihadisme dans notre pays. La vie doit continuer. Et si elle doit continuer, elle doit recommencer à Grand-Bassam. Et ce titre est pour ça. Ce titre est sorti en premier de façon symbolique pour le matérialiser.

Abidjanshow.com : La vie doit continuer, c’est bien dit. Maintenant, à part ce titre ‘’Edja’’, y aurait-il d’autres titres que vous portez à cœur spécifiquement ?

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 Meiway : Je ne suis pas la bonne personne à qui il faut poser cette question, parce que je suis le père de tous mes enfants. J’ai seize enfants sur cet accouchement et je les aime tous. Maintenant je peux vous affirmer d’ores et déjà qu’on a fait des choix dans un premier temps, juste par hasard. Mais certainement avec des idées derrière la tête. Mais ce sera au public de dire son dernier mot. Et le clip qui sera diffusé pour l’instant, ce sera ‘’Petit cacaba’’ qui est en plein montage. Et qui sera certainement diffusé dans un mois pratiquement.

Abidjanshow.com : Quelle est l’histoire avec ‘’Petit cacaba’’ ? C’est la vengeance de quelqu’un ? C’est quoi l’histoire ? Parce que ‘’Petit cacaba’’ est plein de mots forts.

 meiway4Meiway : Pour tous ceux qui sont nés à Treichville comme toi, on sait tous ce que ça veut dire ‘’Petit cacaba ‘’. ‘’Petit cacaba’’, c’est le ‘’kpêkpêro’’, c’est le petit du quartier à qui il faut donner des conseils, parce qu’il n’a pas encore la tête sur les épaules. Dans ‘’Petit cacaba’’, je fais appel au respect du droit d’aînesse, c’est tout. Et sur ce titre, j’avoue sincèrement que j’ai été un peu inspiré par Débordo Leekufa. Parce que Leekufa qui est un chanteur du coupé décalé que j’aime beaucoup, m’a inspiré. Quand j’ai écouté son titre « Les vieilles personnes, quittez ! » J’ai dit ok, d’accord. Mais qu’est-ce que les vieilles personnes vont dire alors ? Alors, j’ai réfléchi et je me suis dit, on va leur dire : « Les tout petits au lit ! ». (Rire). C’est comme ça que j’ai écrit cette chanson pour juste une réplique fraternelle, pour un rappel au respect du droit d’aînesse.

Abidjanshow.com : Vous avez certainement un mot pour tout ce public qui vous attend, pour tous les amoureux de vos cadences, de vos grands moments de scène. Un message à tout ce public ?

 Meiway : Un message pour leur dire que nous avons vécu des moments difficiles sur le plan politique. C’est vrai que ce n’est pas l’heure d’en remettre une couche, mais c’est l’occasion de faire un rappel à tout Ivoirien que ce pays-là, c’est un pays qui nous appartient tous. Et que le combat que nous devons mener est un combat qui doit se situer dans chaque lit, dans chaque foyer. Dans le cœur de chaque citoyen. Il faut qu’ensemble, on tire dans le même sens. Dans le même sens, c’est quoi ? Il faut qu’on milite de façon unanime, de façon définitive pour un pays, pas pour un leader politique. C’est comme ça que notre pays en sortira grandi, c’est comme ça que nous allons nous retrouver pour faire la fête autour de cet album qui est un album que je souhaite pour les retrouvailles de tous les Ivoiriens sans distinction. Comme ça, nous pourrons faire la fête ensemble en fin d’année comme d’habitude ; comme on en a eu l’habitude les années dernières. Vive la Côte d’Ivoire, vive ABIDJANSHOW.com. Que Dieu vous bénisse !

Entretien réalisé par BK et BM

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