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Interview Zephyr Conor : Erickson le Zulu, DJ Arafat, DJ Jonathan… Voila ce qui les a liés… Son histoire avec Kerozen…

Zéphyr Conor a fait vibrer la cité de la joie (Yopougon) avant l’avènement du Coupé-décalé grâce à ses percutants ‘’Attalaku’’. Avec la naissance du Coupé-décalé, c’est avec son ex-binôme DJ Kerozen qu’il se lance dans ce mouvement musical à travers la formation « Boulevard DJ ». De nationalité Congolaise, Zéphyr sera l’un des proches collaborateurs d’Erickson le Zulu, de DJ Jonathan et DJ Arafat.

Dans cette interview qu’il nous a accordée, l’artiste qui dit désormais vouer son existence à Jésus-Christ, fait des révélations. DJ Jonathan, DJ Arafat, Erickson Le Zulu, ce qui les liés… Il en parle.

– Cela fait combien de temps que tu es de retour à Abidjan ?

J’étais ici lors du dernier concert de Kerozen au stade de la « BAE » de Yopougon. Et depuis lors, je suis là.

– Quels rapports entretiens-tu aujourd’hui avec Kerozen qui est l’un des artistes les plus en vogue du moment au pays ?

Nous avons de bons rapports. Il demeure un petit frère, un collègue, un ami avec qui j’ai partagé beaucoup d’expériences. Et c’est l’une de mes plus grandes fiertés. C’est un véritable plaisir pour moi car les gens ne croyaient pas en lui, mais j’étais convaincu de son talent dès le départ.

KEROZEN
KEROZEN

« Kerozen reste un petit-frère, un collègue, un ami avec qui j’ai partagé beaucoup de choses. Et c’est l’une de mes plus grandes fiertés… »

– Comment se fait ta rencontre avec Kerozen avec qui vous formiez le duo de Boulevard DJ?

C’est une longue histoire. En fonction au maquis le « Ministère de La Joie », j’avais besoin de quelqu’un pour m’épauler dans les ‘’Attalaku’’ que je faisais auparavant avec Jonathan lorsque j’étais au maquis le « Kompressor ». Après le départ de celui-ci, il me fallait quelqu’un pour m’épauler. C’est ainsi qu’on m’a parlé de Kerozen que je suis allé rencontrer. L’homme a accepté ma proposition et ensemble, nous avons passé d’excellents moments dans cet espace.

Étant artiste, ne serais-tu pas intéressé par une collaboration afin de relancer ta carrière aujourd’hui ?

Zephyr Conor
Zephyr Conor

C’est un cadet en qui j’avais déjà cru dès le départ et rien ne m’étonne aujourd’hui de ce qu’il fait car je le sais très ambitieuse. Aujourd’hui ça va chez lui et c’est n véritable plaisir pour moi.

Mais personnellement, une collaboration avec lui n’est pas à l’ordre du jour car il a déjà sa carrière. Et je respecte cela parce qu’il ne faut pas brusquer les choses.

En plus, je suis désormais en Dieu qui a pris mon cœur car vous constatez que je ne porte plus de boucles d’oreille et autres accessoires de mode et de beauté ou de séduction. Et donc si vous vous attendez un jour à Zéphyr, ce sera certainement dans le domaine religieux.

-Tu ne joues donc plus avec les orchestres et les formations mondaines ?

Oui, j’ai arrêté avec tout cela. J’ai un père spirituel qui me suit dans ce que je fais et les choses vont bon train.

De quoi vis-tu aujourd’hui puisque tu ne fais plus la musique et que tu es loin de ton Congo natal ?

J’ai assuré mes arrières en travaillant. Je vis donc de cela et de mes relations, des personnes qui pensent de temps en temps à moi. Je dirai également que Dieu me vient aussi en aide !

« SI VOUS VOUS ATTENDEZ UN JOUR À ZÉPHYR , CE SERA CERTAINEMENT DANS LE DOMAINE RELIGIEUX »

– Comment tu atterris pour la toute première fois en Côte d’Ivoire ?

Zephyr Conor
Zephyr Conor

En 1997, lorsque la guerre a éclaté au Congo, mes parents me sachant un peu teigneux, ont souhaité que je quitte le PAYS et m’ont demandé dans quel pays je souhaitais partir en exil. Et comme je rêvais voir un jour Alpha Blondy, j’ai automatiquement choisi la Côte d’Ivoire.

– Arrivé en Côte d’Ivoire, comment te débrouilles-tu ici ?

Lorsque j’arrive à Abidjan, je suis logée à l’hôtel Ivoire où je passe trois mois. C’est donc de l’hôtel Ivoire que j’ai connu l’Allocodrome qui était mon lieu de prédilection. C’est ainsi que je me suis fait des amis dans Cocody, des amis qui m’ont présenté de nombreuses personnes et personnalités.

Car nous étions nombreux à Abidjan, les Congolais venus en exil comme, par exemple, les enfants du Président Sassou N’Guesso. On tournait beaucoup dans les boîtes branchées de la capitale économique. C’est ainsi que j’ai connu les Bokolobango, feu Don Mike Le Gourou, Monsieur le Ministre Hamed Bakayoko, les Georges Weah, Roger Bonky…

« ARRIVÉ EN 1997 SUITE À LA GUERRE QUI A ÉCLATÉ AU CONGO …J’AI LOGÉ PENDANT 3MOIS À L’HÔTEL IVOIRE »

– Tu passes trois mois à l’hôtel Ivoire. Que font tes parents comme activité pour te permettre une telle vie de luxe à la « François Lougah » ?

Je préfère que tu te renseignes toi-même auprès des mes compatriotes congolais à mon sujet. Mais, laissons tomber… Je dirai simplement que je suis né sous une bonne étoile. Aujourd’hui, c’est vrai que le ‘’Vieux’’ ne vit plus, mais ça va.

– Explique-nous un peu comment se font toutes ces rencontres avec ces personnes citées plus haut ?

En fait, j’étais déjà un bon danseur et j’avais la musique en moi. C’est dans ces balades là que je rencontre un certain Mano Mano qui m’entraîne dans les histoires de Maquis. C’est ainsi qu’il m’a conduit dans un de ses espaces où je rencontre les DJ Dakoury, Désiré Procureur, DJ Mokonzy et autres. Et c’est ainsi je commencent les Attalaku.

– Comment fais-tu la rencontre d’Erickson Le Zulu ?

Feu Erickson Le Zulu
Feu Erickson Le Zulu

Nous avions formé un groupe qu’on appelait « Afrik Echos » parce que, lorsque nous sommes arrivés en Côte d’Ivoire, bien que nos parents nous envoyaient de l’argent, on ne pouvait rester là sans rien faire.

Et ayant le talent musical, nous avons décidé de mettre sur pied le groupe « Afrik Echos » dont je suis l’un des membres fondateurs, avec feu Willy Kilola, Jean Ping Boissa, Awilo Mukuyu… Et c’est ce groupe qu’intégreront après les TV5, Machine de Guerre, Erickson le Zulu et autres. C’est nous qui avons reçu Erickson le Zulu, en fait.

– Comment se fait l’intégration de Ericsson Le Zulu au sein de cet orchestre avant qu’il ne devienne célèbre ?

Feu Ericsson Le Zulu
Feu Ericsson Le Zulu

A cette époque, j’avais libéré l’hôtel et pris un appartement à Cocody Sogefiha dernière la RTI. Un jour, un jeudi je crois, nous étions en pleine répétition à Mossikro dans un local que nous avions loué pour l’occasion et un jeune Ivoirien, Clotaire Abouet, frappe à la porte. Et il nous fait savoir que c’est l’un de nos frères congolais qui voudrait nous rencontrer.

C’était Erickson. Nous avions échangé en Lingala et il s’est présenté comme étant Bosiki Eric Hamza, originaire du Congo-Brazzaville. Et qu’il a aussi fui la guerre pour se réfugier auprès de son père au Mali. Et qu’il vivait là-bas, mais cela ne lui plaisait pas. Voilà comment il s’est retrouvé en Côte d’Ivoire.

« UN JOUR , UN JEUDI JE CROIS , NOUS ÉTIONS EN PLEINE RÉPÉTITION À MOSSIKRO DANS UN LOCAL QUE NOUS AVIONS LOUÉ POUR L’OCCASION ET UN JEUNE IVOIRIEN FRAPPE À LA PORTE . ET IL NOUS FAIT SAVOIR QUE C’EST L’UN DE NOS FRÈRES CONGOLAIS QUI VOUDRAIT NOUS RENCONTRER. C’ÉTAIT ERICKSON »

– Comment se passe alors votre collaboration ?

On lui a demandé s’il avait déjà fait la musique et il nous a répondu oui et nous a promis s’améliorer. Il était déjà là et c’était un frère, nous avions donc décidé de travailler avec lui. Il nous a aussi dit qu’il était aussi muezzin et donc de la répétition, il se rendait à la mosquée. Sincèrement, c’est quelqu’un qui aimait le travail et cela a, bien entendu, été payant.

– De l’orchestre, comment vous vous retrouvez DJ, en train de faire des Attalaku ?

En vérité, c’est Erickson qui commence les maquis avant nous. En effet, après nos répétitions, lorsque je retournais sur Cocody, Erickson lui faisait le tour des maquis à Yopougon avec son ami. Et c’est ainsi que Clotaire Abouet l’envoie dans différents endroits, dont le « Stade de France ». C’est là-bas qu’il rencontre les Eric Olomidé et autres. C’est environ 4mois après l’intégration d’Erickon dans ce milieu que j’y ai débarqué.

– Mais toi qui te fais entrer dans ce milieu ?

Mon histoire est un peu différente de cette d’Erickson car j’étais déjà artiste et je tournais avec mes gars. J’avais mon écurie de danseurs et c’est Bokolobango qui me manageait à l’époque. Et à chacune de nos prestations, j’y faisais des animations. Et il s’est avéré qu’à l’une de nos prestations dans un endroit, la sono sur laquelle l’on animait était celle de Mano Mano. Il dit aux gens :

Mais ce gars chante trop bien ! “. C’est ainsi qu’il prend attaché et se présente comme un animateur de radio Nostalgie détenteur de plusieurs maquis à Yopougon, dont le « Pouvoir » à la Rue Princes, le « Wembley » à la Sideci et « Affrakata » à Rue des Princes. Il me demande de choisir celui où j’aimerais animer. C’est qu’il m’envoie au « Pouvoir », et j’opte pour ce cadre.

« LES ATTALAKU, C’EST ERICKSON QUI À COMMENCÉ »

-Comment se passe cette première expérience ?

J’ai eu quelques problèmes au départ car DJ Dakoury faisait déjà la « Prodada » à l’époque. Il y avait aussi feu Désiré Procureur, Sergent Major, Benjamin… Et c’est nous qui sommes venus ensuite avec les ‘’Attalaku’’. Lorsque j’ai pris le micro et que j’ai commencé à chanter, de nombreux clients se sont levés et ont commencé à faire le «Farôt» (Travaillement) sur moi. C’est là que m’a présenté officiellement Mano Mano comme étant son nouveau DJ et que je suis un Congolais. Je finis d’animer, lorsque mon collègue prend le micro, le public me réclame à nouveau. Dans cette même soirée, après le « Pouvoir », Mano Mano m’envoie au « Dernier Kata », ensuite le « Wembley » et ainsi de suite. Et désormais, je faisais les trois maquis. Mais je n’étais pas rémunéré comme il se devait, mais ma priorité était de me faire un nom. Et le reste a suivi.

– Comment atterris-tu au « Ministère de la joie » ?

Un aîné du nom d’Abdoul Kanté m’a vu animer au « Pouvoir ». Et il m’a dit ceci : « Petit, j’ai un maquis qui va ouvrir qu’on va appeler ‘’Le Kompressor’’. Tu as vu ma voiture ? C’est elle ‘’Le Kompressor’’. Ce sera au feu du Complexe Sportif. J’aurai besoin de toi.

Constitue-moi donc ton équipe ». C’est alors que je fais appel à Ramzy, Boombastik, feu DJ Jonathan et Fabrice Dedon. C’est de là que je décolle. Du « Kompressor », je me retrouve au « Super Sonia » à Niangon. Et ensuite, je ne faisais que les inaugurations de maquis à travers la ville d’Abidjan et autres. Mettant en exergue mon talent par-ci et là, je suis contacté par la Solibra comme animateur où nous collaborons pendant près de 5ans. Si j’ai donc connu la Côte d’Ivoire, c’est grâce à la brasserie « Solibra ».

– Mais tu ne nous dis pas comment tu es arrivé au « Ministère de la joie », où tu as véritablement explosé ?

J’étais au « Kompressor », et j’ai reçu la visite d’une cliente pas comme les autres, Maman Grâce de Souza. Elle me dit : « Laisse ce que tu fais car tu dois travailler pour moi ». Elle m’a informé qu’elle était en train de faire son espace. Et donc de rester désormais chez moi et que dès lors, elle commencerait à me payer. Ce qu’elle a effectivement fait. Et c’est ainsi je quitte le « Kompressor » et je me retrouve après au « Ministère de la joie ». A mon arrivée, j’y trouve « Bokassa 1er qui est d’ailleurs heureux de travailler avec moi.

« J’ÉTAIS AU ‘’Kompressor’’, ET J’AI REÇU la VISITE D’UNE CLIENTE PAS COMME LES AUTRES, MAMAN GRÂCE DE SOUZA … »

– A quel moment te vient l’idée de sortir une œuvre en duo avec Kerozen ?

Lors de mes « Attalaku », j’ai fait la rencontre de David Tayorault qui était présent ce jour-là. Séduit, il me demande comment faire pour me produire ? Et c’est ainsi que les choses se peaufinent.

Il m’a demandé si je venais seul au studio. Je lui ai fait savoir que je serai avec mon collègue car nous sommes deux à faire les Attalakus au maquis. Et que j’ai préféré chanter avec lui car je croyais déjà en lui.

– Qu’est ce que ça te fait de le voir aujourd’hui sur ce piédestal ?

Nous avons beaucoup appris chacun après de l’autre. C’est quelqu’un de sage et qui n’aime pas les histoires.

Mais il est beaucoup réservé et son côté Bété-là le fatigue aussi. Sinon, c’est un monsieur qui est très très gentil.

– Quels sont vos rapports aujourd’hui ?

Chacun appel l’autre quand il a besoin de lui. Et il est disponible.

– Vous qui avez côtoyé Erickson, que savez-vous de ses parents ?

Il était en contact avec ses parents. La preuve en est que lorsqu’il est parti en France pour la première fois, il nous a fait savoir qu’il devait y fait partir son petit-frère. Son petit-frère est parti du Congo pour Paris. Et ce dernier l’a d’ailleurs beaucoup soutenu dans ce qu’il a traversé avant de partir. Je ne sais pas trop ce qui est de son père, mais sa mère vit toujours et elle est au Congo. Il a de la famille au Congo et des parents en Europe.

« IL RISQUE D’ÊTRE INHUMÉ LÀ-BAS EN ACCORD SES PARENTS, AVEC SA FEMME QUI EST BÉTÉ ET DONC IVOIRIENNE, ENCEINTE DE 6MOIS QUI A SUPPORTÉ TOUT CELA DANS CET ÉTAT »

– Que se passe-t-il concrètement pour son inhumation ?

Je suis de temps en temps en contact avec Abass et Auguy Solo qui disent qu’il risque d’être inhumé là-bas en accord ses parents, avec sa femme qui est Bété et donc ivoirienne, enceinte de 6mois qui a supporté tout cela dans cet état. Tout le monde souhaite qu’il soit inhumé ici, mais nous nous alignons sur la solution qui arrangera la famille.

– Tu dis fuir désormais tout ce qui pourrait te replonger dans les bêtises d’avant. Alors, as-tu définitivement coupé les ponts avec le monde du showbiz ?

Si, j’y suis tant que cela n’est pas lié aux choses du monde. La preuve, je préparais un album qui allait être produit pas DJ Arafat. J’avais commencé, mais comme on le dit, l’homme propose et Dieu dispose.

C’était quelqu’un qui m’inspirait beaucoup car à matière d’Attalaku congolais, celui à qui on me comparait, c’était Erickson. La preuve, bien que je travaillais au ‘’Kompressor’’, j’étais souvent invité pas Désiré Lacoste les samedis au « Roland Garros » où travaillait Erickson le Zulu. Mais cela a failli me créer des problèmes avec Erickson. Il m’a dit un jour que je venais empiéter sur son travail. Or, moi je venais juste vendre la boisson car mes qualités, c’était de vendre et de ‘’racketter’’. Arthur Malan et Désiré avaient aimé cette manière de faire et c’est la raison pour laquelle ils m’invitaient de temps en temps.

– Aujourd’hui tu ne travailles pas pour l’instant vu que tu es en Jésus. Que comptes-tu faire à la longue ? Devenir Pasteur ?

Je suis en train de rentrer en profondeur dans la connaissance du Seigneur Jésus-Christ. Et je sais ce que Jésus nous réserve. Devenir pasteur, ce serait trop exagérer, mais chantre certainement avec mon nom « Zephyrin » ou « Tracy, et non « Zéphyr ». Je suis donc à 100% Jésus, qui est faveur et miséricorde. Je suis donc évangéliste guidé par le pasteur Bedi et son épouse.

« JE PRÉPARAIS UN ALBUM QUI ALLAIT ÊTRE PRODUIT PAR DJ ARAFAT. J’AVAIS COMMENCÉ , MAIS COMME ON LE DIT, L’HOMME PROPOSE ET DIEU DISPOSE ».

– As-tu un message particulier à lancer aux Ivoiriens ?

Ivoiriens, ivoiriennes, on doit donner nos vies à Jésus parce que les gens seront surpris de ce qui va arriver. On a beaucoup péché et Dieu est fâché aujourd’hui. Et je le dis de façon sincère car Dieu est fâché… Aller à Jésus, ce n’est pas seulement chercher le bonheur, mais plutôt le paradis. Car le paradis sur terre n’est qu’illusion. Tu peux donc être riche sur terre, mais là-bas pauvre. Alors évitons d’être des pauvres au paradis après avoir vécu la misère ici. Cherchons donc à connaître Jésus et de lui donner nos vies. C’est mon message à tous et en particulier à mes frères qui ont été dans le monde avec moi, et qui y sont toujours.

Par A.K

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