La colonisation a certainement été à la base de nombreux travaux d’aménagement des territoires d’outre-mer et à la base de l’avènement de la culture occidentale qui, quoiqu’on dise, a ouvert aux africains les horizons du monde.
Il y a eu certes les larmes et le sang contre le travail forcé mais une page triste est encore enfouies dans les mémoires d’une catégorie de citoyens africains : les métis coloniaux. Nés de pères blancs, la plupart français mais qui n’ont jamais eu la chance d’acquérir la nationalité du pays d’origine de leurs pères.
Ces hommes et ces femmes qui sont pourtant ‘’les enfants de la France’’ sont de nos jours tous vieux et, ce n’est pas un risque de le dire, mourront dans le reniement total de la France. Retour sur un pan douloureux de notre histoire coloniale. A l’époque coloniale, les administrateurs, les fonctionnaires de commerce et autres exploitants forestiers, tous français qu’ils étaient, ont eu pour certains, des enfants de leurs commerces charnels avec les femmes noires.
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Ces enfants que la ‘’honte’’ de ces rapports extraconjugaux n’a pas permis aux pères de reconnaitre, ont été confiés à une institution créée à cet effet. Il s’agit de ce qu’on a appelé à l’époque le foyer métis, ouvert à Bingerville en 1939. Nous allons nous appuyer sur un extrait de blog pris chez Bernard Boof :
‘’Les premiers pensionnaires étaient issus de rapports extraconjugaux des colons avec les femmes Ivoiriennes intégrants les murs en 1935. Cela devient le foyer métis d’Afrique occidental Française. Ouvert en 1939 pour accueillir les “bâtards de la république” rejetés par le père et la mère, et ensuite les enfants des tirailleurs sénégalais tombés en France afin de leur donner une éducation en reconnaissance du sacrifice de leur père mort pour la France. En 1953 il devient Orphelinat National de Côte d’Ivoire…’’.
Beaucoup de ces enfants aujourd’hui tous très âgés crient à l’injustice. Dans un extrait d’un documentaire intitulé ‘’Les enfants cachés de la France Coloniale, 2ème partie’’, les mots étaient forts de la bouche de l’une de ces victimes, Philippe Meyer :
‘’…moi par exemple, mon père il était planteur à Gagnoa. Il a pris ma mère à l’âge de seize ans, il a vécu dix ans (avec elle) ; il disait que ma mère ne faisait pas d’enfant, au moment où il a vu en 1946 qu’elle était en grossesse, il l’a foutue dehors. Moi je suis parti plusieurs fois en France, je pouvais le rechercher mais des fois dans mon cœur, je voulais l’assassiner…’’.
Comme Philippe Meyer, ils sont nombreux qui vivent difficilement cette situation injuste. Et presque tous ces indésirables ne jurent que par un dédommagement. Le cynisme des colons est allé très loin en conditionnant même l’admission au foyer métis par l’abandon du nom du père, toute chose qui fit porter à ces malheureux enfants les prénoms de leurs mères. Chaque année qui passe rapproche tous ces hommes et ces femmes de la mort. Voilà une bien triste problématique qui rappelle celle des anciens combattants africains.
En effet, le taux de pension attribué aux combattants africains est inférieur à celui dévolu aux métropolitains, injustice que les tirailleurs ont toujours dénoncée mais dont le règlement se fait au compte-goutte, le temps que le dernier tirailleur quitte la terre des vivants. N’est-ce pas le sort qu’on réserve à ces progénitures de colons français ? Si ce n’est pas le cas, ça y ressemble étrangement.
Diaman Emmanuel
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