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Masa : Ray Léma et Paco Séry régalent !

La soirée spéciale Jazz  était l’une des plus attendues du Masa 2016. A l’affiche : Ray  Lema, Paco Séry et Bassékou Kouyaté. Un casting plus que royal. Ce  qui explique la présence d’un  millier de festivaliers à la salle Amédée Pierre et Lougah François, mercredi soir.

Un public composite a assisté mercredi soir à ce qu’on l’on peut considérer comme le graal de la 9e édition du Marché des Arts et du Spectacle Africain. Il s’agit de la soirée consacrée à ce que l’opinion a toujours considéré comme musique élitiste : le jazz. Musique de puristes ? Musique d’élévation ? Le public ce soir-là, s’apparentait un public élu. Exit ici les jeunes branchés. Leur choix s’était plus porté, cette nuit,  sur les shows endiablés dans la grosse « cuvette » de 4000 places ou ceux  l’espace Oiseau libre. Où des décibels, furieusement trempés dans des rythmes endiablés, créaient la surchauffe.

 Ray Lema, en ré majeur…

Dans la salle climatisée de 1500 sièges, place à la musique édulcorée, foncièrement apaisante. Ray Lema est le premier à s’inviter sur la scène. Avec lui au clavier, au chant à la guitare, Freddy Massamba et Balou Cantha (chants et chœur). Rodrigo, dernière recrue du band de Ray Lema, est à la guitare. Le groupe est taillé sur les  modèles standards en matière de jazz : Très peu de musiciens sur scène, pour une musique aux lignes mélodiques épurées.

Le Congolais commence tout doucement par un jeu au piano. Puis enchaine avec quelques chants en langue Congo. Les chants sont en harmoniques. Le public est très vite bercé par les vocalises de Balou Cantha et de Freddy Massamba. Leurs accords ravissent des applaudissements. On note des moments de félicité dans toute la salle. On aurait dit une totale catharsis. Maurice Bandama, le Ministre de la culture, assis juste à côté de nous, laisse éclater sa joie : « Nous assistons à un vrai concert. C’est un moment de bonheur absolu, ce que propose Ray Lema ». Une joie contagieuse partagée par Koné Dodo et le Professeur Yacouba Konaté, ses voisins immédiats.

Le jeu de Ray Lema y est pour quelque chose. Il passe en revue, tantôt  des chants en langue  du Kasai ou en Swahili. Les puristes ont pour leur compte. Hélas, le temps de scène raccourci dévolu à Ray Lema ne lui permet pas de faire l’étalage de son immense talent. Il écourte  sa prestation, juste après 40 petites minutes de prestation. Le public, quelque peu sur sa faim salut M.O.N.S.I.E.U.R  RAY LEMA.

Paco  Sery dans la peau du «Tueur »

Paco Séry qui lui succède  était  en terrain conquis. « En tant qu’Ivoirien, je me dois d’exceller ce soir en guise « d’Akwaba » à tous les artistes venus pour ce Masa ». Juste après ces civilités, le virtuose de la batterie entre tout de suite en action. S’enchainent frappes sèches et syncopées,  roulements ultra rapides. Tout le bataclan de son jeu unique. Comme si l’enfant de Treichville voulait marquer son territoire. Tantôt, la salsa, des airs de Funky ou du groove africain s’invitent dans son jeu. Tantôt l’homme souverain sur ses percussions, martyrise son instrument. La fougue de Paco Séry, martelant à souhait sa grosse caisse, sa caisse claire et sa cymbale électrise le public.  Ses musiciens et lui font monter le mercure, contrastant avec les balades servies par Ray Lema. Un hommage est rendu à Fela Anikulapo Kuti, l’autre grande légende du jazz, disparu. La surprise de la soirée ? Paco Séry se met à jouer de la sanza, une sorte de guitare Bantu. Les autres musiciens s’éclipsent. Seul avec son claviériste, il propose un show inédit. Les deux instruments entrent en dialogue. On se croirait à Franceville, au Gabon ou en Guinée Equatoriale, lors des rituels de l’ethnie Fang. Un vrai régal. La salle  médusée ne voit pas le temps passé. Quand Paco séry met fin à sa prestation, il reçoit un standing ovation. Le public ravi, quitte la salle. A cause de l’heure tardive, les organisateurs mettent fin à la soirée. Bassékou Kouyaté, initialement programmé pour la clôture de cette soirée, n’a pu se produire. Au grand dam d’une poignée d’indécrottables restés scotchés sur leurs sièges, en vain.

Moses DJINKO

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