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Zone déguerpie de l’abattoir de Port-Bouët : La part de vérité du Collectif des sinistrés

Ce lundi 02 juillet, des bulldozers ont investi la zone de l’Abattoir de Port-Bouët pour un ratissage des domiciles situés dans ce quartier, plongeant ces occupants dans une grande stupéfaction.
Comment en est-on arrivé là ? Que s’est-il réellement passé ? En quête de réponses, nous nous sommes tournés vers le Collectif des sinistrés de l’Abattoir qui a bien voulu éclairer notre lanterne.

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Existant depuis les années 70 voire avant, ce quartier aujourd’hui démoli a été, selon Mr Bandé Karamoko (président du Collectif), délimité par l’autorité communale.
Qui a accordé, avec des documents administratifs à l’appui, des portions de terre à des personnes désireuses de construire sur ce site. A l’en croire, tout se passait ainsi dans la légalité. Les taxes régulièrement payées aux autorités communales par les propriétaires des terrains témoignent de l’honnêteté des occupants.

Mais, voilà qu’en 2016, à la surprise générale, les propriétaires des concessions se voient recevoir des circulaires provenant du District, les sommant de désormais ‘’payer leurs taxes auprès du District’’ et non plus à la mairie de Port-Bouët.

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Selon notre même interlocuteur, ces circulaires contenaient une information de taille : le passage de ‘’propriétaires’’ à (simples) ‘’locataires’’ et l’obligation de ‘’payer le site par mètre carré annuellement à hauteur de 500 francs CFA’’.

Le District n’a pas manqué de signifier, en outre, que ceux qui refuseraient de se plier à ces ordonnances verraient leurs propriétés reprises par le District à d’autres fins. Très irrités, certains occupants du site se sont alors révoltés, estimant qu’aucun contrat ne les liait en principe au District.

Ainsi, à la date du 1er juillet (soit un jour avant le grand déguerpissement), la population a constaté la présence de bulldozers installés à l’entrée du quartier.
Apeurée, celle-ci a remonté l’information au maire-résident qui a ensuite remonté l’information aux autorités communales.

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Rassuré plus tard que ces bulldozers n’étaient présents que pour un objectif de déblayage, chacun a sereinement vaqué à ses occupations…

Mais au lendemain matin, dès 5h30, une épaisse fumée blanche a alerté les résidents de la zone : ce sont des dizaines de cargos de la gendarmerie et la police nationale, des militaires, et une vingtaine de loubards qui ont encerclé la zone. Sommée de quitter sans délais les lieux, c’est une population atterrée qui a vu s’évaporer au fur et à mesure de la destruction du quartier tous ses souvenirs, une partie de sa vie, son histoire.

« Les plus chanceux ont pu récupérer quelques effets, les moins chanceux n’ont pu malheureusement retirer quoi que ce soit », nous a expliqué M. Karamoko.

Des explications qui apportent quelques éclaircis à une situation somme toute assez ambiguë.

Carole G

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