Côte d'Ivoire : Me André Ossohou livre le récit d’une vie tourmentée

C’est l’histoire d’une vie brûlée par les deux bouts. Né au fin fond de la forêt, un adolescent, après la perte de ses deux parents, débarque à Abidjan. Égaré dès son arrivée, il est adopté par un vieil homme qui le baptise Randy Roi. Plus tard, le jeune homme s’affranchit de la tutelle parentale, brise les codes de bonne conduite et s'impose comme le roi de la racaille. A la tête d’une bande de tondus, ils écument la cité en quête de gloriole et de gain facile.

Même la rencontre de Randy avec la belle Anna, peu avant sa métamorphose, n’arrive pas à “adoucir son tempérament fougueux”. Jusqu’à ce que la mort les sépare…

Entre pogroms, vols, kidnapping et autres coups-fourrés, le récit de cette fiction de 104 pages écrite par Me André Ossohou entraîne “Dans les affres de l’existence”. C’est d'ailleurs le titre de l’ouvrage publié en 2024 à Abidjan, chez le jeune éditeur Les Amis du Livre. La dédicace a été faite jeudi 24 octobre 2024 à la librairie Carrefour Siloé, à Cocody.

L’auteur est un avocat ivoirien qui vit et exerce aux États-Unis. Cette éminence grise, dont la Côte d'Ivoire peut s’enorgueillir, est inscrite au barreau de New York et à la Cour suprême des États-Unis. L’homme dispose d’un background et d’un CV respectables. Lauréat de plusieurs distinctions dont celle d’avocat émérite (2022) ou encore celle pour longs états de service à l’Organisation des Nations Unies, son récit “Dans les affres de l’existence” est son premier ouvrage.

C’est pourtant à l’âge de 18 ans qu’André achève d’écrire ce récit, alors qu’il est élève. Il le publie environ quarante ans après. A l’instar d’un certain Amadou Koné, son idole dans le monde de la littérature africaine, et dont la rencontre a bouleversé sa vie.

Le style narratif et le rythme de ce récit sont vifs, toniques, tandis que la trame embrasse une diversité de thèmes : l'amour (filial, parental, éros, philia), l’éducation, l’occultisme ou encore le bonheur qui semble une quête perpétuelle parfois insaisissable. Ce qui explique sans doute l'attitude du héros, Randy Roi devenu Randy-Acide. Au bout du compte, sa vie tumultueuse puis sa traversée du désert le mènent jusqu’en Europe.

Mais le souvenir tenace de ses premiers amours avec Anna le ramène à Abidjan, alors qu’il avait refait sa vie. Le récit s’achève par le suicide d’Anna. Une fin dramatique qui rappelle que le bonheur tient finalement à peu de choses. Sans doute, dans le fait de vivre en harmonie avec les valeurs morales qui épargnent bien des tribulations et autres “affres de l’existence”.

François Yéo