Didi B : La sagesse incarnée face aux bruits de bottes

C’est connu. Le calme et la maîtrise de soi sont des règles élémentaires dans la pratique des arts martiaux. En la matière, le Shogun, Didi B, maître absolu du game Rap ivoire et l’unité principale de mesure actuelle a su le démontrer à maintes reprises. Le chanteur reste focus sur l’essentiel : la musique, sa principale raison d’exister sur la scène. Le fils d’Abou Bassa et Péhoula Zéréhoué sait que le show business est avant tout une affaire de spectacles.

Mais pour lui, pas question de tremper dans des discussions de bas étages. Pour preuve, à quelques heures du concert du jeune prodige Himra, il n’a pas hésité à appeler ses fans en particulier, et tous les mélomanes en général, à soutenir le roi de la Drill ivoire. Car, il s'agit de la musique ivoirienne.

Évidemment, en bon stratège de la scène et de la communication, l’auteur du nouveau titre “On a bougé” a choisi de se rendre plutôt à une cérémonie de distinction des acteurs du football à Abidjan, le même jeudi soir. Au moment où les fans d’Himra prenaient d’assaut le parc des expositions à l’autre bout de la capitale ivoirienne. Ce soir-là, le défoulement du jeune rappeur sur Didi B, son ex-parrain artistique, se passe de commentaires. Mais les vieux routiers le savent. Une chose est le succès fulgurant suscité parfois par un élan de sympathie du public.

Mais la durée dans le temps (à l’instar des Alpha Blondy, Tiken Jah ou autres artistes au-delà des frontières) est une autre histoire. Le show business n’est pas une science exacte. Himra gagnerait à se passer des attaques verbales ou autres clashes d’une époque révolue, afin d’exister sur le long terme. A vouloir s’envoler trop près du soleil, on finit par se brûler les ailes. Les exemples sont légion, et le chemin est encore long. Alors, on bouge ?

François Yéo