Sortie d’Himra contre ses anciens professeurs : Était-ce la faute des enseignants ?

Le vendredi 18 avril 2025, le rappeur Himra a lancé une pique bien sentie à ses professeurs de l'époque, ceux des mathématiques et physiques. Du haut de la scène du Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (Femua), devant une foule de fans surexcités, le drilleur n’a pas manqué à sa réputation de boss du Rap, titre qu’il dispute à son rival artistique Didi B. Selon lui, ces derniers disaient qu’il n'irait nulle part avec les mauvaises notes récoltées dans ces matières.

Si ses déclarations ont dû faire beaucoup de bien à l’égo de milliers jeunes qui se reconnaissent dans cette situation, la façon de l’exprimer peut être dérangeante au moment où l’école ivoirienne est confrontée à de multiples défis. «Des enfants ne seront-ils pas tentés de négliger l'école pour vouloir devenir des Himra, alors qu’ils n'ont pas son talent ?», déclare un père de famille inquiet. Le sujet est d’autant plus sensible que les propos du rappeur ont rapidement fait le tour…

Tout compte fait, l'artiste a raison de sous-entendre que l’école n’est pas l’unique voie de réussite sociale. Cependant, elle n’est pas la pire non plus. Aussi, la capacité d’assimilation des matières varie selon les élèves et ce n’est pas forcément la faute de l’enseignant. A moins que ce dernier ait lui-même du mal à transmettre son savoir. On peut également reprocher à des enseignants la façon de motiver leurs élèves à l’excellence en les rabaissant, mais l’intention est de créer des champions dans leurs matières.

Si des apprenants ne comprennent pas grand-chose aux matières scientifiques, il n’empêche qu’ils excellent dans d’autres disciplines. Et peut-être qu’Himra fait partie, sans le savoir, de cette catégorie d’autant qu’il parvient à communiquer son art grâce à cette science des langues vivantes et ses propres codes qui font mouche. Après tout, une solution (parmi tant d'autres) au niveau du système éducatif serait d’adapter les programmes scolaires au profil des enfants dès les classes primaires.

François Yéo