Interview/ Imilo Le Chanceux : il raconte sa galère entre Abidjan et Ouaga

Lors de notre passage au Burkina Faso pour la 18e édition des Kundé d'Or, l'artiste Imilo Lechanceux nous a ouvert les portes de son humble demeure à Ouagadougou.
Dans un entretien qu'a bien voulu nous accorder le "Kundé d'Or 2017", il fait la lumière sur des zones sombres de parcours entre la Côte d'Ivoire et le Burkina, sans oublier ses projets. Entretien...
"Les choses se sont compliquées pour nous..."Que s'est-il donc passé ensuite? Nous sommes rentrés au pays malgré tout. Lorsque nous sommes arrivés, les choses se sont compliquées pour nous car les parents à un moment donné, n'avaient plus d'argent pour assurer ma scolarité. Pour joindre les deux bouts, je participais à des concours de danse et autres. Ce qui faisait que j'étais souvent absent à l'école. Et donc je n'ai pas eu le BEPC. Mes parents étant dans l'incapacité d'assurer à nouveau mes cours, je me suis lancé à fond dans le monde du showbiz à travers la danse, les animations maquis.
Petit à petit, j'ai pris une maison de 6000Frs de loyer mensuel à Gouguin, ici à Ouaga. Et c'est dans cette maison de 6 tôles dans la chaleur, que j'ai commencé à me concentrer sur les platines DJ et faire des Atalakus. C'est ainsi que j'ai participé à une compétition de disc-jockey. Et j'ai intégré la formation "Les Villageois". C'est dans cette même galère que j'ai entamé ma carrière solo.
As-tu reçu de l'aide néanmoins ?J'ai approché des personnes à qui j'ai demandé de l'aide. Mais personne n'a voulu m'aider, surtout parce que je faisais du Coupé-décalé qu'ils qualifiaient de bruit. Le Coupé-décalé selon eux, n'était pas une musique. Aussi l'on me qualifiait d'Ivoirien et non Burkinabé. J'étais donc contraint à travailler doublement plus que les autres et composer des titres en Moré et tout. Cela à finalement payé et ils ont compris que je suis l'un des leurs qui se bat pour l'image du pays. Je fais certes beaucoup ma promotion et c'est lorsque les Ivoiriens ont commencé à m'aimer qu'ils ont suivi.
Il y a même certains qui n'ont pas cru en moi jusqu'à ce que je remporte le Kundé d'Or l'année dernière. Et c'est là que certains ont commencé à prendre mon talent au sérieux. Ce qui fait que j'innove à chacune de mes prestations avec de nouveaux pas et la chorégraphie en général... Les choses n'ont donc pas été faciles pour moi. Si bien que je demande à tous les jeunes qui veulent embrasser cette carrière de s'armer de beaucoup de courage et de persévérance dans le travail car seul le travail paie.
Par A.K


