Soum Bill : "Ne soyez pas le bétail ou le troupeau qu'on manipule à souhait"

Son grand père paternel est un percussionniste célèbre à Séguéla, sa grand mère est une grande chanteuse traditionnelle; Soumahoro Ben Mamadou voit le jour se lever pour la première fois à Aboisso, dans le Sud-Est de la Cote d'Ivoire, ça se passe dans le début des années 70.
Pour les besoins de la cause il devient Soum Bill, qui fait partie aujourd'hui de ces jeunes artistes qui comptent et montent dans le panorama de la musique en Côte d'Ivoire, il nous a fait l énorme privilège, à notre invitation, de nous visiter dans nos locaux d'Abidjanshow.com sis à Angré, non loin de l'ancienne Ambassade de la Chine.
Nous avons essayé d'en savoir davantage, sur un pan de la vie de Soum Bill.
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BK: Soum Bill, merci d'avoir répondu à l'invitation pour cette causerie. Tout commence pour vous, concernant votre carrière artistique, dans les années 89-90 à ce que je sache, pouvons nous retourner dans le temps avec votre permission ?
SB: Ça commence avec le comité d'animation de Mini-Chocs, un soir en sortant des cours je rencontre les Mini-Chocs qui ne sont pas loin de mon école, en pleine répétition, donc je vais voir, je tombe amoureux du style, j'intègre le groupe après, je fais mon petit bonhomme de chemin, on était 35 dans le comité d'animation, il fallait en choisir 4 pour la chance d'un album, les coups bas et autres se mettent déjà en place, nous par exemple on était déjà éliminés parce qu'on allait en même temps à l'école, et il était dit que ceux qui vont à l'école ne peuvent pas chanter; par la grâce de Dieu on a tout de même eu la chance de démontrer ce qu'on savait faire.
Ainsi, j'ai intégré le groupe, on a fait un premier album en 92 qui s'appelait "Enfant Chéri" et après deux membres du groupe Bloco et Collinse sont partis, ils ont formé "Esprit de Yop", quelques temps après, on se retrouve à 4 pour une nouvelle aventure, " Les Salopards", déjà on avait des affinités, Bloco c'était le lead des Garagistes, quand on faisait les concerts, c'était Bloco qui chantait, moi je faisais les doublures, on avait envie de former un nouveau groupe et donner une nouvelle dynamique au Zouglou, on avait envie d'être un peu plus engagé, de parler de choses qui nous concernaient directement, l'état d'esprit nous a donc uni d'avance.
BK: Quand vous vous retrouvez pour "Les Salopards, comment se font les réflexions tout de suite, pour révolutionner votre Zouglou ?
SB: Déjà tout part de la façon d écrire le Zouglou, on avait envie de faire un Zouglou engagé, de parler des problèmes sociaux, des problèmes politiques, de tout ce qui nous concernait directement, on se voyait pour répéter, pour écrire, et puis après on a décidé de faire une maquette avec laquelle on a traîné pendant plus de 3 ans parce-que personne ne voulait nous produire, ils trouvaient qu'on était trop engagé, pour eux c'était pas du Zouglou, déjà le style change, le Zouglou à la base c'est quelque chose de très rythmé et de très speed, nous on décide de casser le tempo pour être mieux perçu, et puis un jour on rencontre, paix à son âme Mr Touré Sound qui nous tend notre première perche, et puis voilà, l'aventure commence.
BK: "Zougloumanity" est donc sur le marché avec 17 titres qui tournent autour de quel message ?
SB: Ce sont 17 titres qui parlent d'espoir, d'amour, qui font un point sur ce que la Côte d'Ivoire a traversé, c'est une uvre qui invite à plus d'humanisme, plus d'humanité en fait. J'y chante en Ashanti, en Dioula, en Francais, en Bété, avec quelques mots anglais.
BK: J'ai même entendu du Reggae encore quelque part, vous ne lâchez pas l'affaire ! SB: (rires) :lol: C'est vrai, c'est un titre assez fort qu'on a voulu garder sur l'album, qui s'appelle "Sinikan" qui parle de demain, des choses de la vie, il dit qu'il faut savoir parler d'aujourd'hui avec beaucoup d'humilité parce qu'on ne sait ce que demain nous réserve.
BK: Votre mot Soum Bill à tous les fans qui attendaient "Zougloumanity" avec impatience !
SB: je leur dis déjà merci pour leur soutien, ça va faire 25 ans quand même que l'aventure continue, et puis cet album, c'est le leur, c'est tout ce qu'il y avait au fond de moi, mes douleurs, mes espoirs, mes blessures, voilà, donc si l'album transpire, c'est parce que par moment où tout le temps, j'ai transpiré pour eux aussi, c'est une preuve d'amour.
BK: Vous devez partir sur une île déserte, avec la possibilité d'emporter avec vois un être et une chose, vous emportez quoi avec vous ?
SB: mon épouse et mon ordinateur.
BK: Merci Soum Bill, et plein succès à "Zougloumanity"
BK.
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