Un homme frappé par un participant à une prière de rue devant Sainte-Rita

Dans la rue François Bonvin, face à l'église promise à la destruction dans le 15e arrondissement à Paris, une brutale agression a eu lieu vendredi, alors que quelques personnes priaient à genoux. L'incident filmé a été publié sur Facebook et YouTube.
Prêchaient-ils la paix ou la violence ? Une vidéo publiée sur Facebook et YouTube, repérée par Metronews, montre une agression physique devant l'église Sainte-Rita, objet d'une vive polémique depuis son évacuation avant sa destruction. A la suite de ces images tournées le 3 août, d'après une source policière proche du dossier interrogée par L'Express, aucune plainte n'a toutefois été déposée.
Sur les images, on voit au départ douze personnes agenouillées entamant un Je vous salue Marie en bord de route, alors que la circulation des voitures se poursuit. La scène fait face à l'église non reconnue par l Église Catholique, rue François Bonvin (15e), vendue faute de fidèles à son culte d'une communauté gallicane. Elle est pourtant devenue une "ZAD réac" défendue par des catholiques intégristes et des membres de l'extrême droite. Inconscient, traîné au sol ,Ce n'est qu'après une minute de vidéo que l'un d'eux, crâne rasé, se lève pour porter un très violent crochet du gauche à un homme noir qui les accostait. La victime tombe au sol inconsciente, tête contre le goudron, avant d'être brutalement empoignée et tirée par son agresseur. La vidéo s'arrête ensuite sur un message extrémiste, affichant un croisé sous l'inscription "soldat du Christ", appelant à les "rejoindre".
Sans plainte, l'auteur des faits a été laissé libre, précise à L'Express la source policière. Les faits datés du 3 août laissent cependant la possibilité d'un tel dépôt de plainte dans le respect du délai de prescription (trois ans pour un délit).
Le compte Facebook qui diffuse ces images se fait appeler Amalek. "Rappeur nationaliste" selon les termes de sa page biographie, il se revendique d'une "lignée de patriote", assure "sortir de prison" et être marqué par la "délinquance, la violence, l'alcool, la drogue". L'agresseur semble être un membre de son groupe.
Les prières de rue interdites depuis 2011 . Dans les commentaires sous la vidéo, le diffuseur assure que la victime s'est approchée en jouant une "musique de gauche" avec son téléphone, mais aucun son de ce genre n'est pourtant audible. Avant le coup de poing, l'agresseur, visiblement peu emporté par sa prière, tourne plusieurs fois la tête en direction de sa victime, avant que celle-ci ne vienne lui parler.
Sur son blog personnel, l'abbé traditionaliste Guillaume de Tanouarn, qui occupait et défendait l'église depuis octobre dernier et le départ de la communauté gallicane, condamne un "geste stupide". Sur la vidéo, il ne reconnait "aucune" personne, "à part l'un d'entre eux avec qui j'ai déjà eu fort à faire", et évoque plutôt un "groupe qui est étranger à Sainte-Rita".
Les prières de rues ont été interdites en 2011, jugées choquantes car elles "occupent l'espace public par une pratique religieuse", avait souligné le ministre de l'Intérieur de l'époque, Claude Guéant. La décision avait été prise après la multiplication de prières par des musulmans dénonçant le manque de mosquées, notamment dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris.


