Serge Bilé comme Tidjane Thiam : Choqué de découvrir qu’il n’est plus Ivoirien

Pour rentrer en Côte d'Ivoire ce weekend, le journaliste et écrivain franco-ivoirien a dû faire une chose qu’il n'avait jamais faite de sa vie : acheter un visa. Une grosse surprise pour l’ex-présentateur vedette du JT, sur la chaîne phare Outre-mer La 1ère, en Martinique (1994 à 2019).

C’est le revers de la double nationalité auquel des binationaux sont confrontés au regard de l’article 48 du Code ivoirien, et qui fait débat ces jours-ci dans le pays. «Nul n’est censé ignorer la loi», admet le journaliste. «Pourtant, je l’avoue, sur ce coup-là, je ne m’étais jamais penché sur l’article 48 du Code ivoirien de la nationalité. Si bien que, pour la première fois de ma vie, je viens d’acheter un visa pour aller voir ma famille à Abidjan», affirme l’auteur prolixe.

Son esprit curieux le pousse alors à regarder de plus près le contenu de l’article, suite à la radiation de Tidjane Thiam qui a servi de cas d’école. «Ça m’a fait un choc», affirme Serge Bilé, qui s’aperçoit qu’il est dans la même situation. «Que faire, quand on a quitté son pays depuis 1973, depuis 52 ans ? Que faire, quand on a travaillé toute sa vie comme journaliste en toute liberté et en toute indépendance ailleurs ? Renoncer à son deuxième passeport afin de reprendre sa nationalité d’origine et refaire humblement une partie du chemin sans être disposé à tout accepter ?»

Autant de questions que se pose le journaliste émérite, auteur de plusieurs ouvrages à succès. Serge Bilé déclare cependant que rien ne l’empêchera de “continuer à aimer la Côte d’Ivoire, de prendre part aux débats qui la concernent, de raconter son histoire à sa jeunesse, et de monter des projets culturels au profit du plus grand nombre sur place”. Il assure toutefois militer “pour que la loi change”.

François Yéo