Mula se lance dans le zouglou et donne la raison
La chanteuse Mula, connue pour sa voix polyvalente et son goût pour l’expérimentation, surprend une fois de plus avec un virage audacieux : elle se tourne vers le zouglou. Une décision artistique qu’elle assume pleinement, guidée par son amour profond de la musique, au-delà des étiquettes.
« Qu’est-ce qui m’a poussée à faire du zouglou ? C’est simplement la musique », affirme Mula. Pour elle, le style n’est qu’un moyen d’expression parmi d’autres. Ce nouveau choix artistique est né d’une envie personnelle, mais aussi d’un alignement naturel avec son producteur actuel, Serge Beynaud, qui partage sa vision. « L’idée est venue de lui, mais j’en avais déjà parlé à mon équipe avant. On s’est tout de suite compris », explique-t-elle.
Passer au zouglou n’a pas été chose aisée pour Mula. Habituée à d’autres rythmiques, elle confie avoir dû s’adapter à une nouvelle dynamique : « Ce n’était pas évident de performer sur une chanson wôyô ou de chanter en baoulé, mais j’avais envie de vivre autre chose artistiquement. » Pour l’artiste, l’interprétation est une source constante de plaisir, et ce nouveau défi nourrit sa créativité.
Certains observateurs pourraient y voir un changement de cap ou une instabilité artistique. Mula répond sans détour : « J’ai commencé à 21 ans, aujourd’hui j’en ai 27. En six ans, j’ai grandi, évolué et commencé à m’affirmer. » Elle refuse de se laisser enfermer dans une case musicale et revendique cette liberté d’explorer les multiples sonorités ivoiriennes : « On vit dans un pays avec plus de 60 ethnies. C’est comme un magasin rempli de jouets : j’ai envie de tout essayer. »
Contrairement à ce que certains pourraient penser, ce changement ne découle pas uniquement de sa nouvelle collaboration avec Serge Beynaud, mais plutôt d’une maturité artistique acquise au fil du temps : « Avant, je n’osais pas. Je ne me faisais pas assez confiance. Aujourd’hui, j’ai plus de liberté. Serge me laisse totalement m’exprimer. Si je lui dis que je veux faire une chanson en Yacouba, il va trouver les moyens de la réaliser. »
Kablan Carmel
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