Kalujah Golizra (Artiste chanteur) : Le reggae est une musique d Amour et de paix les reggaemen chantres de la division ont déjà leur salaire

Avec sa voix chaude et son jeu de scène dynamique, Kalujah Golizra est une des valeurs sûres du reggae en CI. Il a sorti des tubes et des succès, pourtant il tarde à exploser véritablement. Nous lui avons tendu le micro... Bonne année à toi... C'est quoi tes voeux pour 2018 ? Bonjour famille. Que Dieu vous bénisse. Mes v ux pour cette année sont les mêmes pour chaque année et cela depuis longtemps : Que la justice soit... Et la paix sera. Amen ! Que signifie Golizra ? Golizra signifie lion en Gouro. Je suis Quel est le parcours de Kalujah, dans la musique ? Je suis né chanteur. Je crois que c'est un don que je tire de ma mère. Déjà à l'école primaire j'avais la facilité de chanter juste et d'être dans le tempo. J'étais aussi un bon percussionniste. Dans les années 90, j'étais au Lycée 3 de Daloa et le rap et le toast étant à la mode, je pratiquais ces rythmes avec aisance. J'avais un background musical... car j écoutais beaucoup Ernesto Djédjé, Bailly Spinto. Amédée Pierre, Eba Aka Jerôme, Jimmy Hacynthe, Bob Marley, Alpha Blondy, Fela Kuti etc. Revenu dans mon quartier à Marcory au Farem, mes grands frères Bony et Guy Vincent des RAS m'ont conseillé de sortir du mouvement ziguéhi par ce que j'avais des atouts pour une carrière musicale. J'ai donc quitté le quartier et je suis allé habiter avec eux en Zone 4 non loin de l'actuel Parker Place de mon jeune frère Dez (Rip). J'ai donc été avec eux dans leurs tournées, je faisais des premières parties. J'ai participé à l'album History et aussi au concert. En 1997 ces deux grands frères m'ont fait entrer en studio sous les arrangements de Bruce Moodji pour l'album Control où un je mélangeais chants, toast et rap sous le pseudo de Baby Joe... Dans cet album la chanson Travaux forcés a fait un tabac... Et est toujours au top quand je la joue en live. Le style de cette chanson a posé les jalons du reggae ragga en Côte d'Ivoire et de nombreux jeunes s'en sont inspirés et me le disent... Jah bless. En 2000 j'ai abandonné le rap et je suis entré dans un monde plus spirituel. J'ai adhéré à l'Eglise Primitive Ethiopienne et j'ai donc laissé le pseudo Baby Joe pour un nom plus culturel : Kalujah. C est l association de KALOU , le nom de mon père terrestre et de JAH le nom de mon père céleste. Après celà j'ai fait de nombreux featurings, de nombreux grands concerts avec Ismaël Isaac, Serges Kassy, Alpha blondy etc. Tu fais du reggae à la sauce tradi, qu'est-ce qui t'inspire ? Le reggae en lui même est une musique traditionnelle de part son histoire. Être artiste c'est un peut imposé à moi. Mais le choix du reggae fut une affaire personnelle. Faire un reggae jamaïcain bis n'a jamais été mon truc. Je crois que chaque artiste se doit d'apporter sa touche personnelle à cette grande musique. Plus haut j'ai parlé de mes influences musicales. J'en profite pour faire un big up aux maîtres du tohourou qui sont mes inspirateurs premiers. Leurs chants font penser au toast et leur rythmique fait penser au raggamufin d'aujourd'hui. Nos langues africaines sont belles et je suis heureux de faire la promotion du Gouro à travers mes chansons bien que je chante aussi en français et en anglais jamaïcain dénommé Patwah. As-tu un orchestre à toi avec qui tu tournes ? Oui j'ai mon band, le Golizra band dont le bassiste est Bob Michael ex Adjamtala Rockers. C est un band de fayaaaah ! Joues-tu d'un instrument ? Lequel ? Je suis percussionniste, je joue du bongo, akete, djembé... Mais pour savoir sur quel accord je chante, j'ai appris à jouer au clavier. C'est très important pour un chanteur de savoir au moins sur quel note il est. Le reggae se veut engagé auprès du peuple pour le défendre de l'oppresseur. Or aujourd'hui vous les chanteurs reggae êtes des habitués des palais des oppresseurs... (Rire aux éclats ) Ha ça... Bon il ne faut pas non plus généraliser hein (Rire) Saches frère que le reggae est là et n'a pas bougé. Parmi ceux qui la pratiquent, certains se sont éloignés et même se sont égarés... Mais le reggae lui, est là et met toujours à nue la Vérité. Le peuple sait lire entre les lignes et voit qui fait quoi ! Cette musique a-t-elle encore sa place quand des reggemen mêmes sont les chantres de la division ? Regardes, le reggae ne passe pas à la télé, ni dans les radios dites chics. Mais cette musique est présente et le nombre de fans ne fait que s'agrandir. Le reggae est une musique de positivité et ceux qui se font les chantres de la division ont déjà leur salaire... Dieu est amour ! Comment s'est déroulée ton année 2017 ? Qu'as tu fait comme gros événements ? En 2017 j'ai joué à Abi Reggae Festival sur la même scène que des sommités tels que Uroy, I Jah Man, Julian Marley etc. J'ai aussi fait plein d'autres concerts dans des espaces spécialisés. Le live c'est ce qu il y a de vrai et j'aime ça. Selon toi que te faut-il pour décoller véritablement ? Depuis Georges Benson, Roger Fulgence Kassy... le reggae n'a plus de soutien dans certaines sphères. Les producteurs qui ont une vision à long terme, on en cherche. Je suis donc mon propre producteur. Mon nouvel album qui sortira très bientôt à été entièrement produit par moi même. Et DIEU sait combien ça coûte un album de reggae qui se veut international. Je sais que mes fans se sont impatientés mais le temps de Jah est le meilleur. J'ai une longue vie. Blessed love. Si le chanteur est bon et qu il a un bon manager international, une bonne promo, il décolle. J'ai toujours donné le meilleur de moi, Dieu aime ça alors je suis serein. Comment as-tu vécu le départ chez Jah de Dez Parker ? Feu Désiré Aloka, le boss du Parker Place était un jeune frère que je connais avant même son départ pour Londres. La Sicogi Marcory son quartier d enfance n'est pas loin du Farem d où moi je viens. Sa disparition fut un choc, car ce frère a tellement donné pour le reggae. Moi-même personnellement, il m'a soutra quand c'était chaud... Le reggae après un coup avec sa mort. J'admire la promptitude avec laquelle sa famille et ses collaborateurs ont séché leurs larmes pour se mettre au boulot. Par ce que c'est la seule manière de faire vivre le frère. Big up au personnel, aux musiciens, à la sécuruté. Jah bless Parker Place forever. As tu joué depuis au Parker Place ? Oui j'ai joué avec Georges Kwaku en septembre. Je reviendrai pour un spécial fayah time. Est-ce que vous les reggaemen Ivoiriens êtes soudés ? Oui je crois que les reggaemen ivoiriens sont soudés. Maintenant il faut avoir la lucidité de comprendre qu'une carrière musicale est une affaire personnelle. D'où certains égoïsmes que je néglige (Rire). Sinon ça va. Tes rapports avec Blondy, Tiken, Serge Kassy, Kajeem, Ismaël Isaac etc. ? Ce sont des rapports fraternels... Alpha Blondy, mon Sénoufo préféré avec qui j ai collaboré sur des uvres et souvent j'anime sur sa radio Alpha Blondy FM. Quand à Sergent c est mon grand frère depuiiiiiiis. Tiken est un ami de longue date on a des projets. Ismaël Isaac est ce grand frère depuis 1984. Kajeem est mon rude boy, sound boy. Pour ne citer que ceux là... Tous nous sommes des soldats pour la même cause. One love ! Tu es rasta ? Chanteur de reggae seulement ? Ou les deux ? Ce que je suis est manifeste... Les dénominations et autres, avec l'expérience je sais que tout cela ne repose sur le c ur... Et seul Dieu connaît les profondeurs du c ur. JE SUIS UN HOMME, quoi de plus naturel (Rire). C'est quoi ta vie de famille ? Marié ? Père ? Je vis en concubinage (Rire) Père de quatre enfants. Ma première fille a fait une fille l'an passé, faisant de moi un grand père. Je suis donc un jeune grand père (Rire). On te voit chanter avec ton fils... Tu le mets sur le chemin de la musique ? Mon dernier fils a 7 ans, est au CE2 et à l'école il est plutôt brillant. Il est parmi mes enfants celui qui a pris spontanément mon talent. On ne force pas se genre de choses. Il a commencé à jouer de la percussion à cinq ans, à jouer de la batterie, à chanter. Il est doué c'est clair. Mais il faudrait qu'il termine ses études. Je lui dis que les tosters chanteurs ne traitent que des sujets qu'ils connaissent et maîtrisent, donc si tes connaissances sont limitées, ton toast aussi sera limité. Quelle est ton actualité en ce moment ? Je suis en train d'apporter la toute dernière touche à mon prochain album... À très bientôt !!! Tes projets ? Bah mon nouvel album séance tenante... Et pour le reste Jah ce que nous a donné, on ira chercher ça en BRI !!! Un mot de fin... Merci à toi Bakou Le First de venir me dékrou dans mon kêrêfêlage . Lorsque tu as la patience de te confier à DIEU, Il te fait parler au moment opportun. Merci de m'avoir donné la parole. Paix et amour. Interview réalisée par Bakou Le First