Interview/Yves de Mbella : L’animateur fait des confidences sur son ancien collègue Éric Didia

L’annonce du décès d’Éric Didia, le 6 juin dernier, a secoué le monde des médias ivoiriens ainsi que toutes les connaissances de cet animateur émérite. L’un de ses anciens collègues de radio Nostalgie Abidjan, Yves de Mbella, raconte à Abidjanshow.com ses liens avec “Roro” et des souvenirs marquants de leur collaboration.

Comment as-tu appris la triste nouvelle ?

C’est par une personne bien introduite que je l’ai appris. Et il faut dire que j’ai été l’une des premières personnes à l’apprendre.

Dans quel état d’esprit étais-tu à ce moment-là ?

Très touché. Car, j’avais une grande admiration pour le talent d’Éric. D’autant que c’est quelqu'un avec qui j’ai partagé des moments mémorables : sorties, relations amicales, voyage en Afrique du Sud, pour ne citer que ça.

Vous avez partagé plusieurs années d’antenne et de coulisses ensemble. Quel est, pour toi, le souvenir le plus marquant ?

C'étaient ses excuses publiques en 2008, après m’avoir livré à la vindicte populaire pendant deux semaines (à la suite des N’importe quoi Awards à l’époque : ndlr). Je les ai aussitôt acceptées. Un autre souvenir marquant, c’est le fait qu’il a été la première personne de ma vie que je suis allé soutenir en prison, il y a quelques années de cela.

Comment décrirais-tu son impact sur la radio ivoirienne ?

Con-si-dé-ra-ble ! (Il appuie sur le mot : ndlr). Éric a créé un style unique, mêlé d’inégalable talent et d’inspiration. Un style saupoudré de l’impertinence qu’on lui connaissait et qu’il a assumée toute sa vie d’ailleurs.

Au fil des années, comment votre relation a-t-elle évolué ?

On a été très proches en 1994, quelques mois après mon arrivée à Nostalgie en novembre 1993. Lui, il était arrivé peu avant moi, en octobre, la même année. Par la suite, nos activités nous ont éloignés un temps. Mais nos retrouvailles étaient toujours aussi chaleureuses. Il y a eu deux crises qu’on a surmontées. Il m’a appelé, deux mois avant son rappel à Dieu, car il voulait passer à mon émission. Hélas, sa maladie a contrarié ses projets à promouvoir.

Qu’est-ce qui rendait son style si unique, selon toi ?

Je dirais l’audace, l’impertinence, l’inspiration, le talent inné…

Il n’hésitait pas à affirmer qu’il était le meilleur animateur… Un peu comme Zlatan Ibrahimovic au football ?

Oui, ça ne souffrait d’aucune contestation. Il laisse un style d’animation et de présentation uniques. C’est clair.

Sais-tu si un hommage officiel ou une émission spéciale va être faite en son honneur à Nostalgie ?

Pour l’instant, en attendant, je l’ai fait spontanément le samedi suivant son rappel à Dieu (le 7 juin dans l’émission Rien à Cacher : ndlr). Je souhaite vivement qu’il y ait d’autres initiatives officielles dans ce sens.

Penses-tu qu’il y aura un autre Éric Didia ?

Bien sûr. Pour la simple raison que la vie est un cycle, vous savez.

Si tu avais un dernier message à adresser à Éric, que lui dirais-tu aujourd’hui, avec le cœur ?

Une seule question. Très cher Éric, c’est comme ça qu’on part ?

Réalisée par François Yéo