En pleine prière, deux fidèles attaquent l’imam et le chassent de la mosquée

Deux fidèles d’une mosquée de la Cité Marine de Derklé (au Sénégal) ont été jugés mercredi 22 mai 2024 devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. L’auteur de la plainte est l’imam Abdoulaye Guèye. Ce dernier dirigeait la prière de l’aube ce matin-là, lorsqu’il a été surpris par deux fidèles qui l’ont ceinturé à la taille, maîtrisé, avant de l’expulser des lieux.
Ces deux hommes, El Malick Bâ et Ahmed Tidiane Ndiaye, reprochent à l’imam Guèye son incompétence et le fait qu’il n’habite pas le quartier. A la suite d’une plainte du religieux, ils ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt le 13 mai, avant d’être jugés mercredi dernier pour “coups et blessures volontaires, entrave à l’exercice d’un culte et outrage au ministère d’un culte”, selon un article de l’Observateur.
Le plaignant reproche aux mis en cause de l’avoir frappé, en plus d’avoir interrompu son office. Il a expliqué, certificat médical à l’appui, que la bastonnade de ses assaillants lui aurait valu 21 jours d’ITT (incapacité temporaire de travail). A l’en croire, ils auraient comploté contre lui pour le destituer après sa désignation par l’imam titulaire (malade) pour assurer l’intérim.
Si les accusés ont reconnu avoir expulsé l’imam de force, ils nient toutefois avoir levé la main sur lui. Pour leur défense, ils ont expliqué que le comité de gestion de la mosquée avait déjà désigné un intérimaire. «Le sieur Guèye ne devait pas diriger les prières. Il n’a rien d’un imam. Il veut nous diriger alors qu’il ne maîtrise même pas le Coran. Un jour, il s’est trompé en pleine prière. Et depuis, on s’est fait la promesse qu’il ne dirigerait plus les prières dans notre mosquée», clament-ils.
Relaxés pour les faits de coups et blessures volontaires, les deux prévenus ont cependant été reconnus coupables d'entrave à l’exercice d’un culte et outrage au ministère d’un culte. Ils ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis et 200 000 FCFA à verser à la victime pour réparation du préjudice subi.
F.Y.
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