Certification musicale : l'un des managers de Himra parle de l'agissement de l'APRODEMCI et un clash évité

Le processus de certification musicale en Côte d’Ivoire, piloté par l’APRODEM CI (Association pour la Promotion de la Musique et de la Certification Discographique), est une nouvelle fois au cœur de la polémique. Dans une déclaration longue et détaillée, l’un des managers du rappeur ivoirien Himra Ben Youssef lève le voile sur ce qu’il qualifie de « parcours du combattant » pour obtenir des distinctions officielles telles que le Disque d’Or, de Platine ou de Diamant.

Selon le manager, chaque tentative de demande de certification a été confrontée à des changements de règles inattendus. « À chaque demande, il y a une nouvelle règle », affirme-t-il. Dès la première demande de certification pour le projet “JEUNE & RICHE”, Warner Music France et Tieme Music Africa ont pourtant transmis tous les éléments exigés par l’APRODEM CI. La certification Disque d’Or avait été accordée dans les délais annoncés : deux semaines.

Le ton change radicalement lorsque l’équipe du rappeur cherche à obtenir les certifications supérieures (Disque de Platine, Double Platine, Diamant). D’après les dires du manager, l’APRODEM CI oppose un refus, justifiant que « seuls les streams provenant de la Côte d’Ivoire » peuvent être pris en compte — une condition jamais évoquée auparavant. Malgré de nombreux appels restés sans réponse, des messages ignorés et des frais déjà engagés, l’association reste silencieuse.

Il confie avoir dû multiplier les appels, impliquer des membres de l’équipe française et même contacter des personnalités du milieu pour obtenir des réponses. Ce n’est qu’après des menaces de rendre publiques les conversations que le président de l’APRODEM CI, Angelo Kabila, finit par valider le Disque de Platine pour “JEUNE & RICHE”.

La situation s’envenime lorsqu’un autre projet, “DIYILEM & BAZARHOFF” de Didi B, semble être certifié Disque d’Or en seulement 24 heures. Pour le manager, cela constitue une incohérence flagrante, puisque les mêmes règles qu’on leur a opposées empêcheraient théoriquement une telle validation. Il dénonce ce qu’il perçoit comme un deux poids, deux mesures, ajoutant : « Ils ne veulent pas qu’on soit les premiers à obtenir le Disque de Diamant. »

Autre révélation majeure : l’annonce soudaine de nouvelles certifications pour les singles (Or, Platine, Diamant), jusqu’ici inexistantes. Pourtant, lorsqu’ils tentent d’y accéder, l’équipe d’Himra se heurte à la même opacité. Malgré une éligibilité à 15 certifications, selon leurs données internes, l’APRODEM CI ne donne aucune suite.

Selon le manager, l’équipe Himra a volontairement évité de s’exprimer plus tôt pour ne pas ternir l’image de l’institution. Certaines paroles de la chanson “Freestyle Drill Ivoire 4” ont même été modifiées pour cette raison. Mais aujourd’hui, l'exaspération atteint un point de rupture : « Sinon lui, il va bientôt rejoindre la tour de Souleymane Kamagaté », conclut-il, en faisant allusion à un autre conflit très médiatisé.

Kablan Carmel