Accident de Molare : Comme Tenor, le chanteur de Coupé-décalé ne peut pas échapper à la justice

Des Ivoiriens ont marqué leur scepticisme après l’accident mortel impliquant Molare, le 3 juillet 2025 à Abidjan. Ils craignent que le chanteur de Coupé-décalé bénéficie de certains passe-droits et échappe ainsi à la justice ivoirienne, alors qu’une enquête a d'ores et déjà été ouverte par les services du ministère des Transports, bien que l’artiste de Coupé-décalé soit hospitalisé à la suite de blessures au bras. Preuve que l’affaire est prise au sérieux par l’Etat. Mais cela ne semble pas rassurer certains qui croient qu’elle pourrait rester sans suite. Pourtant, la justice obéit à des procédures qui peuvent parfois mettre du temps, donnant l’impression que rien ne se passe.
Cette affaire rappelle celle du chanteur camerounais Tenor. Le 15 juillet 2021, ce dernier était impliqué dans un accident de la circulation mortel, à Douala. Sa victime, une jeune femme, était décédée et des occupants du véhicule gravement blessés. Après son hospitalisation pour une fracture au bras, le rappeur a été placé en détention, avant de bénéficier d’une libération provisoire en raison de problèmes de santé.
Ce qui n’a pas annulé la procédure engagée contre lui pour homicide involontaire par le père de la victime. Plaidant coupable devant le juge le 2 août 2021, Tenor avait donné sa version des faits en ces termes : «Ma voiture a eu un gros souci. J’ai démarré et pendant que j’étais en train de rouler, j’ai constaté que le véhicule allait plus vite que d’habitude et que le frein ne répondait plus. J’ai donc arrêté le moteur avant le carrefour Bessengue. Mon véhicule a failli échouer pour la première fois sous un gros camion pétrolier. L’Eternel m’a évité le pire. C’est le volant qui s’est bloqué et je n’avais plus le contrôle sur rien. Le véhicule est allé échouer sur la stèle de Bessengue. D’où le drame qui a causé le décès d’Erika».
L’affaire a connu plusieurs rebondissements mais cela n’empêche pas la justice d’aller au bout. Et si son procès a été repoussé à diverses reprises, rien ne dit qu’il sortira sans une sanction à cause de son statut d’artiste. Il reste un justiciable comme tous les autres.
De même, il est clair que la famille d’Elise Tolah (la dame décédée suite à l’accident de Molare), et plusieurs Ivoiriens sont en colère. Et cela se comprend. La justice ivoirienne devrait, en principe, faire suite à cette affaire qui s’est déroulée aux yeux de tous, sans parti pris.
François Yéo
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