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Concert « Renaissance Acte 2 » : Djely Kaba Bintou embrase la salle Anoumabo

Il est 21h10, ce samedi 13 septembre 2025, lorsque les projecteurs de la salle Anoumabo du Palais de la Culture de Treichville s’éteignent brusquement. Un silence électrique parcourt la foule, en transe, bigarrée, impatiente. Puis, dans un éclat de lumière rouge et or, apparaît celle que l’on surnomme désormais la « Patronne » de la musique mandingue guinéenne : Djely Kaba Bintou.

Placée sous le haut parrainage de la ministre ivoirienne de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nasseneba Touré, cette soirée baptisée « Renaissance Acte 2 » n’était pas qu’un simple concert. C’était une déclaration d’amour à la musique mandingue, une célébration de la féminité africaine et une ode à la fraternité ivoiro-guinéenne.

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Une entrée flamboyante aux couleurs de la Guinée

La première image qui s’impose est saisissante. Drapée dans une combinaison rouge pailletée, cintrée à la taille, sublimée par un manteau spectaculaire à franges évoquant des plumes, Djely Kaba Bintou surgit au rythme de « La Guinée notre paradis », devenu presque l’hymne officieux de son pays. Le public exulte, la salle chavire. On agite des drapeaux guinéens dans les gradins, on chante, on danse déjà, comme si l’artiste n’avait eu besoin que d’une note pour embraser les cœurs.

Loin d’un simple effet de mode, cette entrée est un manifeste. Djely Kaba incarne la fierté nationale, la modernité qui dialogue avec les traditions. Elle est la griotte des temps modernes, une voix qui relie passé et présent.

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Un répertoire généreux, une communion totale

Dès les premières minutes, la diva guinéenne plonge dans un voyage musical où se croisent ses plus grands succès. « Toi ou rien », « Love éternel », « Afolè », « Bébé gâté »… Chaque morceau devient un prétexte à la communion. La chanteuse ne se contente pas de chanter : elle partage, elle vit chaque note, chaque parole, en parfaite symbiose avec un public largement féminin, venu en nombre de toute l’Afrique de l’Ouest : Guinée, Burkina Faso, Mali, Sénégal et, bien sûr, Côte d’Ivoire. Dans le public, des jeunes filles reprennent ses refrains en chœur, des mères esquissent des pas de danse, des couples s’enlacent en fredonnant. Le public n’est plus spectateur, il est acteur, témoin et partenaire d’un show qui s’annonce déjà inoubliable.

La fraternité ivoiro-guinéenne mise en scène

Après une première partie étincelante, la deuxième moitié du spectacle s’ouvre sur une atmosphère plus urbaine, plus contemporaine. Dans un nuage de fumée, Djely Kaba réapparaît, vêtue d’un pantalon large et d’une veste ample, coiffée d’un chapeau à larges bords. Ce mélange de glamour et de modernité confère à la chanteuse une allure iconique, presque cinématographique.

Cette partie du spectacle est dédiée au brassage culturel entre la Guinée et la Côte d’Ivoire. Les danseuses, habillées de noir et blanc, fusionnant les deux influences, enchaînent des chorégraphies endiablées mêlant rythmes mandingues, zouglou et afrobeats. Le public, conquis, répond par des cris, des ovations et des danses improvisées dans les travées.

Les morceaux s’enchaînent sans répit : « La Patronne », véritable hymne d’empowerment féminin, « Jeune dame », « M’affaire mara », « N’kelanta ». Chaque titre est un coup de fouet, une montée en intensité qui porte le concert vers son apogée.

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Deux heures de communion, une artiste au sommet

Pendant près de deux heures sans interruption, Djely Kaba a offert un spectacle millimétré, alliant puissance vocale, mise en scène audacieuse et performance chorégraphique. L’artiste a su jouer sur plusieurs registres : la ferveur patriotique, la célébration de l’amour, l’affirmation de soi et la fraternité entre peuples.
Mais au-delà du show, c’est sa capacité à créer une intimité avec chaque spectateur qui impressionne. À plusieurs reprises, elle tend le micro au public, échange des regards complices, danse avec ses fans. On sent qu’elle ne chante pas pour son public, mais avec lui.

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Une artiste consacrée

À travers ce « Renaissance Acte 2 », Djely Kaba Bintou confirme son statut de « patronne » de la nouvelle scène féminine guinéenne. Elle réussit l’exploit de conjuguer tradition et modernité, musique mandingue et influences urbaines, tout en restant fidèle à son identité et à ses racines.

Le pari est réussi : conquérir le public ivoirien tout en consolidant son aura panafricaine. À la sortie de la salle, les visages rayonnent, les conversations fusent. Certains spectateurs évoquent « un des plus grands concerts de l’année », d’autres louent « la puissance et la générosité » de l’artiste.

Dans un continent où la musique est l’un des vecteurs les plus puissants de rassemblement, Djely Kaba Bintou vient de rappeler que la scène est son royaume et que sa voix, portée par l’énergie d’un peuple, n’a pas de frontières.

Noah Djédjé

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