Concert d’Aïcha Traoré et Soukeïna Koné à l'Acoustic : Retour sur une chaude soirée !

C’est une série de concerts conjoints entamée à Katiola, dans le nord ivoirien (lors de la Tabaski) qui s’est poursuivie au sud, pour Aïcha Traoré et Soukeïna Koné avec une escale marquée à Abidjan. Le 27 juin dernier, au Yelam’s à Treichville. Dimanche 6 juillet, cap sur l’Acoustic, devant un public acquis. Du nord au sud, deux publics certes. Mais un répertoire qui fait toujours sensation, d’autant que les filles n’ont pour objectif que d’enchanter le public.

Soukeïna Koné, le RnB sensuel et maîtrisé

Pour l’avoir bien compris, la sensuelle Soukeïna a concocté un “menu” de cheffe pour tous les goûts et les envies. En première partie, elle sert ses titres connus, le tout porté par une voix suave et enveloppante. «Ces expériences me permettent de forger mes armes et de tester mon répertoire», confie-t-elle à Abidjanshow.com, au lendemain du show. Puis, elle clos le spectacle avec des chansons inédites de son album à paraître. «Ça m’aide à choisir les titres. C’est la partie où ça va chauffer», ajoute-t-elle, avec son sens de l’humour.

Entre deux morceaux, “Souk” prend le temps d'expliquer ses textes. Ce qui offre un moment presque intime avec la salle. «J’ai une seule bouche et le public a deux oreilles… J’essaie de m’étendre et de ne pas rester sur le terrain local seulement», affirme-t-elle, lucide sur ses ambitions. En effet, entre les sonorités RnB et la Country au bon goût de l’ouest américain mariné à la sauce ivoirienne, ou encore le Maïmouna (dérivé du Coupé-décalé), l’artiste joue avec les sens et les émotions en se servant de sa botte secrète : sa voix enivrante ! Un délice visuel et auditif, si bien que l’on n’a pas vu passer l’heure.

Quant à la suite, elle sait qu’elle n'est pas seule à décider. Son producteur et manager Dodo Koné, ce Don King ivoirien version show business, reste le seul capitaine à bord : «Je ne suis qu'un membre de l’équipage du bateau», reconnaît Soukeïna dans un éclat de rire. Aujourd'hui, elle veut inclure des mises en scène à ses spectacles, outre la présence scénique. Une vision artistique en pleine maturité.

Aïcha Traoré, la force de l’héritage mandingue

Quand elle entre en scène, c'est un tout autre monde qui s’ouvre. Un pont tendu vers le terroir Wassoulou, où fusionnent traditions mandingues, reggae et modernité. «Ma satisfaction est d’abord dûe au fait que l’événement a pu se tenir. Ensuite, les gens ont apprécié, certains me l’ont fait savoir sur scène et après la prestation», dit Aïcha Traoré. Mais l’artiste reste attentive aux critiques constructives. «J’aime les entendre, car elles vont me permettre de m’améliorer», affirme l’artiste qui peaufine en ce moment son prochain album. L’œuvre comprendra au maximum 14 titres et la sortie est prévue d’ici fin 2025.

Déjà auteure de trois albums, Croyance (2013), Connaissance de Dieu (2017) et Môgôya (2023), Aïcha Traoré est aussi une artiste engagée, notamment pour la cause des orphelins. Et sur scène, cette sincérité touche. Ce dimanche soir, des mélomanes n'ont pas résisté à l’envie de la rejoindre sur scène pour esquisser des pas de danse. Quand d’autres bougeaient depuis leur siège, reprenant en chœur les titres les plus connus.

Au-delà de la chanteuse, c’est une âme charmante qui accepte d’exprimer les difficultés vécues dans l’adolescence. Aujourd'hui, c’est tout cela qu’elle exprime en chanson : ses joies, ses peines, sa foi et surtout l’espoir de lendemains meilleurs. A l’instar de sa collègue Soukeïna.

Ici, ce sont deux talents en pleine éclosion qui nous transportent dans leurs univers respectifs. Deux énergies mais une même passion. Déjà lauréates de quelques prix en Afrique, Aïcha et Soukeïna sont prêtes à marquer la scène musicale ivoirienne et bien au-delà. Le temps de mieux fourbir leurs armes.

François Yéo
Ph : Seydou Koné