Accéder au contenu principal

Showbiz : Toupkê, un rempart contre la haine et la violence

L’histoire aurait pu basculer dans un cycle de tragédies, comme tant d’autres. Mais Toupkê, fiction ivoirienne de 52 minutes réalisée par Charles Kouakou, prend le contrepied d’une violence annoncée pour livrer un message de pardon et de retour aux valeurs ancestrales. Tourné en 4K au cœur de la Côte d’Ivoire, le film explore une pratique sociale enracinée dans la tradition africaine : l’alliance entre familles, peuples ou tribus.

Le récit s’ouvre dans une atmosphère de thriller. A la veille d’élections, un député (Soro) prépare dans l’ombre des jeunes à une série d’attaques contre des communautés rivales pour asseoir son pouvoir. Dans cette ambiance, deux amis officiers de police (le capitaine Yao et le lieutenant Togba) sont frappés par des drames familiaux. Les deux hommes se retrouvent par coïncidence dans un hôpital. Pour sa part, Yao assiste, impuissant, à l’agonie de son beau-frère Atta, victime d’une hémorragie interne après une dispute conjugale. Les circonstances troubles de sa mort attisent les tensions. Très vite, la famille d’Atta réclame justice de la famille Yao. Une situation qui menace de rompre un équilibre déjà précaire…

L’alliance comme fil conducteur

Face à la montée des rancœurs entre les familles Yao et Atta, des sages tentent de renouer avec les valeurs ancestrales de l’alliance inter-ethnique, socle millénaire de coexistence pacifique. Et c’est dans ce retour aux racines que Toupkê (qui signifie pardon en langue vernaculaire) trouve sa force narrative symbolique. A travers sa trame, le film met en lumière le pouvoir du pardon et de la tradition dans nos sociétés contemporaines.

L’idée du film vient d’une mordue du 7e art mais aussi d’une messagère de paix, la Ministre, Gouverneure du District des Lacs, Raymonde Goudou Coffie, initiatrice du N’Zrama Festival. Le projet bénéficie de l’appui institutionnel du ministère de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté. Financé par le ministère ivoirien de la Culture et de la Francophonie, Toupkê se veut, à l’approche de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, un outil de sensibilisation à la cohésion sociale, à l’unité nationale et surtout à la transmission des valeurs aux jeunes générations. L’objectif de ce plaidoyer cinématographique est d’infuser dans les esprits de la population la culture de la paix. Un peuple qui, malgré les blessures et les tensions, choisit la voie du dialogue.

François Yéo

Pin It
93 vues

Aucun commentaire

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User
MASS_2025