Interview avec Hawa Boussim


Je suis Awa Boussim, je viens du Burkina Faso. J ai 6 enfants et je suis la troisième épouse parmi quatre de mon mari. Je suis artiste-musicienne et j ai deux albums dont le second est en cours.
Que fait Awa Boussim comme rythme ?
Je fais de la musique tradi-moderne dans laquelle j aborde plusieurs thèmes. Par exemple dans Mobidere , j invite les hommes à arrêter de maltraiter leurs femmes et éviter d être ingrats envers elles. Parce que ce n est pas normal que vous mariez une femme et que quelques années après, vous trouvez qu elle est devenue vieille et vous voulez l abandonner avec ses enfants.
Où voulez-vous qu elle aille ? Qu a-t-elle fait de si mauvais ? Elle n a pas volé, elle n est pas devenue subitement sorcière, alors pourquoi la répudier ? Je ne suis pas d accord. Je ne partirai pas.
Ajouté à cela, je chante Koregere qui est le single d actualité. Là je parle de gaspillage alimentaire. J invite surtout les femmes chargées de gérer le ménage, de ne pas gaspiller les céréales qu on leur donne pour la nourriture de la famille parce que d autres sont dans le besoin.
Il y'a aussi Feregore où j aborde les thèmes comme les feux de brousse et je demande aussi d arrêter de couper les arbres.
Il y'a Bango , où je dénonce la pratique de l excision. Il faut que les gens arrêtent cette pratique car elle dénature les femmes. Il y a vraiment plusieurs thèmes que j ai abordés pour l album à venir.
En 2011, vous sortiez Mobi Dore . Mais jusqu en 2017, vous n avez plus rien sorti. Alors entre 2011 et 2017 qu avez-vous fait ?
De 2011 à 2017, c est vrai que ça a duré. Mais comprenez que l album de 2011, c était une autoproduction. Donc ce n est pas facile de pouvoir se réaliser. Mais pendant ce laps de temps, il y a eu d abord un contrat avec une dame ici (NDLR : Côte d Ivoire) qui travaillait au Burida (Bureau ivoirien des droits d auteurs), Mme Anna Ballo, et un produit a été fait. C est dans l attente de la sortie de ce produit là que le contrat de Sony est survenu. Donc il faut comprendre que tout ce temps-là, Awa Boussim était toujours dans la musique.
A quel moment avez-vous débuté la musique ?
J ai commencé la musique très jeune. A l Age de 14 ans déjà, j étais dans la musique. Je faisais le tour des lieux de cérémonies pour y danser et chanter. Quelques temps après, je suis venue dans un festival pour la première fois dans mon village natal à Zabré. C était la première édition de ce festival et j ai été lauréate. C est là que j ai été encouragée à rentrer en studio. Voilà comment je suis arrivée en 2011 avec mon premier album.
Quelle est l origine du rythme que vous avez modernisé ?
Je faisais vraiment de la musique traditionnelle. Je chante en langue Bissa, et quand je suis venue en ville pour l enregistrement, il y a des instruments modernes qui se sont ajoutés dans ma musique. Voilà pourquoi les gens appellent ma musique tradi-moderne. Comme je l ai dit tantôt, j aborde des thèmes d actualité, des choses que des gens vivent dans les villages. Je veux que ces choses s arrêtent, c est pourquoi je milite dans ce sens.
De Zabré aux grandes villes du monde, vous avez parcouru du chemin ? Que ressentez-vous aujourd hui ?
Je peux dire que ce sont des découvertes parce que lorsque j étais au village, il n y avait pas de poste téléviseur ni de radio pour relayer le message que je voulais véhiculer mais aujourd hui avec la musique, je parcours de grandes scènes, cela me permet de côtoyer de grands noms de la musique dans le monde. C est une grande joie pour moi et une satisfaction.
Peut-on avoir une idée des grandes scènes que vous avez pratiquées, des pays que vous avez visités et les grands artistes que vous avez côtoyés ?
J ai fait au Burkina le Fespaco, le festival panafricain du cinéma, le Salon international de l Afrique de l Ouest (SIAO), le Kundé etc Je suis passée en Côte d Ivoire où j ai fait par exemple des scènes comme le Masa, j ai fait Afrique Etoile à deux reprises, j ai fait Karaoké, j ai fait Miss Cedeao, j ai fait le tour en France, en Italie, au Canada, aux Etats-Unis. J ai partagé la scène avec des artistes comme Meimay, Doussou Bagayoko, Youssou N Dour, Soum Bill etc
Vous venez de signer avec Sony Music. Quel est votre rêve principal ?
Mon rêve est de toujours parcourir les grandes scènes et de faire sensation. J espère aussi que le message que je veux véhiculer va atteindre un plus grand nombre de personnes parce que Sony détient un grand réseau. Je pense qu avec cette structure, je peux atteindre le monde.
Quel est votre programme dans le cadre de, la promotion de votre album ?
Je suis maintenant en promotion comme vous l avez dit. Après cette période, il y a le tournage du clip de mon prochain single dans ce mois de juin. En juillet, on aura la sortie de ce clip. Ce single se nomme Qu il en soit ainsi , où j invite les parents à transmettre le savoir culturel aux enfants. Il ne faut pas briser la barrière. Après cette période, il y aura la sortie de l album en octobre et après cela, je ferai une sortie en Europe pour présenter l album à la presse internationale. Il faut noter que ce programme n est pas exhaustif parce que l équipe de Sony est en train de travailler pour me trouver des dates. Donc je pourrai vous donner les détails de mon album plus tard.
Quel est votre message?
Je vous remercie d abord vous les journalistes. On le dit souvent, quand on a des journalistes, on a le monde entier derrière soi.
J invite mes fans à toujours suivre mon actualité parce que j ai encore beaucoup de choses à leur présenter. Je souhaite aussi qu ils soient toujours en bonne santé afin qu on puisse faire ensemble des merveilles.
Interview réalisée par 2A (Collaboration Joe Midelli, stagiaire)
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